Malgré l’accord conclu avec le M23 fin avril, la République Démocratique du Congo est toujours dans une situation aussi instable.
Pour rappel, l’est de la République Démocratique du Congo est en proie à un conflit violent et complexe opposant plusieurs milices armées et États. Principale milice, le M23 a conquis plus de 10 000km2 dans la région de Kivu.
Ce conflit est un drame humanitaire, probablement le pire du XXIe siècle. L’UNHCR évoque un bilan de plus de 7 millions de réfugiés fuyant les combats et les atrocités : viols de masse, enfants soldats…
Début 2025, le M23 lance plusieurs offensives qui déstabilisent toute la région du nord du Kivu. Il prend ainsi le contrôle de la capitale régionale, Goma. S'ensuit une extension des positions du M23 dans la région du Sud-Kivu mais également vers l’est.
Fin avril, le M23 rencontre le gouvernement de la RDC au Qatar. Ils parviennent à la conclusion d’un cessez-le-feu qui laisse espérer le début d’une résolution de la crise. Toutefois, 1 mois après, de nombreux éléments concourent encore à l’instabilité de la région.
Le pouvoir du Président de la RDC, Tshisekedi, est fragilisé par plusieurs facteurs. L’opposition instrumentalise le conflit afin de regagner du terrain. Aussi, la SAMIDRC, principale force militaire alliée de la RDC, s’est retirée des combats.
Autre élément déstabilisant le pouvoir de la RDC, c’est le retour de Kabila, ancien Président de la RDC et soupçonné d’être complice du M23 et par extension du Rwanda, qui finance entièrement les rebelles du M23.
Toutefois, le retour de l’ex-Président de la RDC ne s’annonce pas sans embûche. Le Sénat de la RDC a voté le retrait de son immunité. Ses potentiels liens de complicité avec le M23 et le Rwanda peuvent donc empêcher son retour en politique.
En effet, si ses liens étaient prouvés, Kabila serait dans une position très inconfortable pour prétendre pouvoir revenir à la tête du pays. Comment justifier le soutien à des groupes dont les exactions et les crimes de guerre ont été plusieurs fois prouvées?
De son côté, Tshisekedi essaye de redresser son pays notamment à l’aide d’un potentiel accord sur les minerais et métaux rares avec les États-Unis. Cela pourrait permettre d’exploiter les abondantes richesses du sous-sol de la RDC.
Toutefois, les garanties de sécurité qui viendraient en contrepartie d'un tel accord interrogent. Plusieurs experts alertent en effet sur la crédibilité de ces garanties américaines avec Trump à la tête des États-Unis. En l'occurrence, ils financent 71% de l’aide en RDC.
L’ONU est présent en depuis des décennies dans cette région longtemps instable. Sa dernière mission en date, la Monusco, créée en 2010, est cependant en plein retrait. Celui-ci est censé s’être achevé à la fin de l’année 2024.
Thierry Vircoulon, chercheur à l’IFRI, parle “d’exemplaire inutilité” à son encontre. Ainsi, bien que la situation nécessite l’attention internationale et, potentiellement, des intermédiaires internationaux, la RDC poursuit son chemin dans l’ombre et l’instabilité.
Institute for Security Studies. (2024, février 5). Anatomy of SADC’s failure in eastern DRC. ISS Today. https://issafrica.org/iss-today/anatomy-of-sadc-s-failure-in-eastern-drc
Institute for Security Studies. (2024, mars 21). Challenges facing the latest truce between Kinshasa and M23. ISS Today. https://issafrica.org/iss-today/challenges-facing-the-latest-truce-between-kinshasa-and-m23
Jeune Afrique. (2024, mai 6). RDC : Joseph Kabila est arrivé à Goma. https://www.jeuneafrique.com/1691406/politique/rdc-joseph-kabila-est-arrive-a-goma/
Jeune Afrique. (2024, avril 29). En RDC, le M23 expulse des civils vers le Rwanda. https://www.jeuneafrique.com/1689074/politique/en-rdc-le-m23-expulse-des-civils-vers-le-rwanda/
Jeune Afrique. (2024, avril 18). Est de la RDC : le retrait des soldats sud-africains de la SAMIDRC s’achèvera en mai. https://www.jeuneafrique.com/1685279/politique/est-de-la-rdc-le-retrait-des-soldats-sud-africains-de-la-samidrc-sachevera-en-mai/
Melly, P. (2024, mai 7). La mission des Nations unies au Congo ou l’exemplaire inutilité des Casques bleus. Institut français des relations internationales (IFRI). https://www.ifri.org/fr/notes/la-mission-des-nations-unies-au-congo-ou-lexemplaire-inutilite-des-casques-bleus
BARA permet à tous les étudiants qui le souhaitent de publier de manière simple. Il vous suffit de vous inscrire sur la page "publier avec nous" puis de nous envoyer votre travail à l'adresse contact@bara-think-tank.com en s'assurant de bien respecter chaque critère pour les différents formats.
Non ! Que cela concerne les baratins, les baragouins ou les analyses, les propos qui y sont tenus n'engagent que leurs auteurs. BARA ne souhaite en aucun cas corroborer ou infirmer ces propos, et ce, même s'ils peuvent faire l'examen d'une vérification avant leur publication.
Oui ! Pour cela, il vous suffit de nous contacter à l'adresse suivante contact@bara-think-tank.com . Vous devrez préciser en objet de votre mail "Retrait" suivi du format de votre écrit (Baratin, Baragouin ou Analyses). Votre mail devra par la suite contenir la référence exacte de la publication.
Non ! Outre la responsabilité de vos propos, publier avec nous ne fait pas de vous un membre de BARA. Vous n'avez pas non plus à publier de manière régulière. BARA offre l'opportunité d'être complètement maître de son activité, chaque étudiant peut choisir son format de publication et son rythme de publication.