Tensions et risques d’escalades en mer du Nord

Le 20 juin un bâtiment militaire russe a été repéré dans la Manche, servant d’escorte à deux navires pétroliers russes sous sanctions européennes.

Article publié le Jun 25, 2025
Camille Desruelles
Diplomée 2024 à Sciences Po Strasbourg
Pour citer ce baratin :
Camille Desruelles,"Tensions et risques d’escalades en mer du Nord", [en ligne] BARA think tank, Jun 25, 2025, "https://www.bara-think-tank.com/baratin/tensions-et-risques-descalades-en-mer-du-nord"

Une corvette russe pour escorter la flotte fantôme 

Le 20 juin une corvette russe, la Boikiy, a été repérée dans la Manche, servant d’escorte à deux navires (la Selva et la Sierra)  pétroliers russes sous sanctions européennes. 

La corvette aurait diffusé un faux numéro d’identification générique au lieu de son AIS, tandis que les deux pétroliers naviguent sous pavillons de complaisance.

Comment identifier ces navires ? 

L’AIS est un système d’authentification automatique. Obligatoire sur les navires commerciaux, il permet d’identifier la position, la route et la destination d’un navire. 

Habituellement utilisé pour limiter les risques de collision en cas de mauvaise visibilité, il sert également à repérer les pavillons de complaisance.  

Mesurer la tolérance à l’escalade

La présence d’un navire militaire aux côtés de pétroliers souligne la détermination de Moscou à protéger sa flotte fantôme, et à dissuader les Occidentaux de toute intervention. Elle protège une flotte qui se situe dans un flou juridique. 

Le risque d’escalade en cas d’interception serait bien plus important car la présence d’un bâtiment militaire augmente considérablement la possibilité d’une confrontation. 

Réactions régionales

La Russie essaie ainsi de mesurer les réactions des différents riverains ; puisque ça n’est pas la première fois que des navires sont escortés par des corvettes de cette classe. 

La Royal Navy aurait suivi le cortège, qui a été ensuite aperçu au large du Danemark. Ainsi, la Russie joue sur la sensibilité au risque des pays concernés. 

Réaffirmation du droit de passage inoffensif

Moscou affirme ainsi son droit au commerce international par voie maritime, puisque le droit de passage inoffensif est censé être garanti par le droit international : démontrant ainsi qu’elle ne fait rien d’illégal.

Ce faisant, la Russie se positionne à nouveau comme utilisatrice du droit international, ce qui légitime ses différentes positions (comme ses condamnations sur le bombardement de l’Iran).