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En octobre, Trump affirme avoir donné son approbation à la construction de sous-marins nucléaires sud-coréens, levant le verrou américain sur l’accès au combustible et questionnant la sécurité en Asie
La dissuasion promise vaut‑elle le risque d’un bras de fer sous-marin régional ? Séoul réfléchit à la propulsion nucléaire depuis 1994, mais se heurtait au refus américain de fournir le combustible. En novembre 2025, une fiche conjointe États‑Unis–Corée du Sud confirme un accord sur l’accès au carburant, et le président Lee Jae‑myung présente cet accord comme un “grand acquis” qui renforce la marge de manœuvre et l’indépendance de défense du pays.
Or la région est déjà saturée de sous-marins : les États‑Unis disposent de plus de 60 unités nucléaires, la Russie d’une trentaine, la Chine d’au moins une douzaine, tandis que la Corée du Nord aligne entre 60 et 80 bâtiments, en majorité conventionnels. Dans ce contexte, le pari nucléaire sud‑coréen stabilise‑t‑il la situation ou ajoute‑t‑il une couche d’angoisse stratégique de plus ?
Pour Séoul, les sous-marins nucléaires sont d’abord une réponse à la Corée du Nord, qui a dévoilé en mars un projet de sous-marin nucléaire présenté par Kim Jong‑un lui‑même, possiblement aidé par la Russie selon certains analystes et l’armée sud‑coréenne. Trump insiste sur un appareil “plus agile” que les modèles diesel, capable de rester longtemps en plongée, offrant à la Corée du Sud une capacité de seconde frappe jugée essentielle contre des missiles nord‑coréens de plus en plus sophistiqués.
La thèse séduit car elle coche trois cases à la fois : rassurer une opinion publique exposée aux tirs réguliers de missiles nord‑coréens, montrer à Pékin que Séoul n’est plus seulement protégé par le parapluie américain, et s’aligner sur les standards des “grandes puissances” qui disposent déjà de ces moyens. Dans cette vision, plus les sous‑marins sont silencieux et nombreux, plus la guerre est improbable, car aucun adversaire ne peut être sûr de neutraliser toutes les ripostes.
Le problème est que ce signal ne reste pas sans réponse : le Japon, surpris d’avoir été doublé par Séoul, laisse entendre par la voix de son ministre de la Défense que la propulsion nucléaire est désormais “une option”, même si aucun travail officiel n’est lancé. Pékin considère le projet sud‑coréen comme une extension de la stratégie américaine de pression, tandis que Pyongyang agite la menace de contre‑mesures et met en scène ses propres avancées navales.
Si cette logique rendait vraiment la région plus sûre, on ne verrait ni la multiplication des essais de missiles nord‑coréens, ni la modernisation accélérée des flottes chinoises, ni l’extension du modèle AUKUS à d’autres alliés. En prétendant verrouiller la paix, chaque acteur justifie en réalité de nouveaux budgets, de nouveaux programmes et de nouveaux secrets, au point que les mers d’Asie deviennent un espace d’opacité permanente plutôt qu’un facteur de stabilité.
Un sous‑marin nucléaire, ce n’est pas seulement une arme : c’est un symbole industriel et politique extrêmement coûteux, qui engage sur des décennies. Les États‑Unis prévoient plus de 130 milliards de dollars pour 12 sous‑marins stratégiques Columbia, et plus de 200 milliards sur dix ans pour l’ensemble de leur flotte nucléaire, ce qui illustre le niveau d’investissement nécessaire pour “jouer dans la cour des grands”.
Parce que Séoul veut à la fois réduire sa dépendance militaire, soutenir son industrie navale de pointe et rester dans les bonnes grâces de Washington, la propulsion nucléaire apparaît comme un compromis : les États‑Unis fournissent le combustible, la Corée du Sud construit et opère, et l’ensemble s’inscrit dans une architecture d’alliances déjà marquée par AUKUS et par le rapprochement stratégique avec le Japon. Mais cette articulation alimente mécaniquement la perception à Pékin et à Pyongyang d’un encerclement, ce qui nourrit en retour leurs propres programmes navals.
Pour les Sud‑Coréens, la promesse est celle d’une protection invisible : des sous‑marins qu’on ne voit jamais, censés empêcher la guerre. Mais derrière cette abstraction se cachent des arbitrages budgétaires lourds dans un pays déjà confronté au vieillissement rapide, aux inégalités sociales et au coût de la transition énergétique, ce qui pose la question de ce que “sécurité” veut dire pour les générations futures.
Politiquement, ce pari opacifie le débat démocratique : les décisions clés se prennent dans des accords bilatéraux, des mémorandums et des documents techniques qui échappent largement au public. La confiance régionale, déjà fragilisée par les contentieux historiques, risque d’être encore plus difficile à reconstruire dans un environnement où la profondeur des océans sert à cacher non seulement des armes, mais aussi des choix de société.
La thèse a raison de rappeler que la Corée du Sud vit sous la menace réelle d’un voisin nucléarisé, et qu’une dissuasion crédible ne se résume pas à des discours. L’antithèse voit juste en montrant qu’une dissuasion fondée sur des plateformes de plus en plus furtives peut accroître la méfiance et les risques de malentendus dans une région déjà sous tension.
La question devient alors : comment encadrer cette montée en gamme sous‑marine par des mécanismes de transparence, de dialogue naval et de contrôle des transferts de technologie, plutôt que par des lignes rouges improvisées au fil des crises ? Entre interdiction illusoire et laisser‑faire, il reste à inventer une diplomatie des profondeurs qui permette aux opinions publiques asiatiques de peser sur des choix pour l’instant réservés aux états‑majors.
South Korea's nuclear submarine gamble raises prospect ... https://www.reuters.com/world/china/south-koreas-nuclear-submarine-gamble-raises-prospect-underwater-arms-race-asia-2025-12-05/
Seoul's nuclear sub gamble raises prospect of underwater ... https://www.japantimes.co.jp/news/2025/12/05/asia-pacific/politics/south-korea-submarine-arms-race/
South Korea: Nuclear-powered subs enter race with ... https://www.dw.com/en/south-korea-nuclear-powered-subs-enter-race-with-pyongyang/a-74612000
Trump says South Korea has approval to build nuclear ... https://www.reuters.com/world/china/trump-says-south-korea-has-approval-build-nuclear-powered-submarine-2025-10-29/
South Korea, U.S. agree on trade, security deal, nuclear ... https://www.reuters.com/world/china/south-korea-us-agree-trade-security-deal-nuclear-subs-lee-says-2025-11-14/
North Korea Submarine Capabilities https://www.nti.org/analysis/articles/north-korea-submarine-capabilities/
List Of Countries With Maximum Number Of Nuclear ... https://www.thedailyjagran.com/trending/list-of-countries-with-maximum-number-of-nuclear-submarines-know-where-india-and-pakistan-rank-10238017
The Optimum Pathway for Building Nuclear Submarines ... https://cimsec.org/the-optimum-pathway-for-building-nuclear-submarines-with-south-korea-and-japan/
Top Countries Advancing Nuclear Submarines by 2025 https://www.sphericalinsights.com/blogs/top-countries-dominating-nuclear-submarine-development-in-2025-strategic-investments-and-capabilities
Trump's deal with South Korea bogged down in details ... https://www.reuters.com/world/asia-pacific/trumps-deal-with-south-korea-bogged-down-details-over-submarine-2025-11-11/
South Korea seeks US fuel for domestically built nuclear- ... https://www.reuters.com/business/energy/south-korea-seeks-us-fuel-domestically-built-nuclear-powered-submarine-official-2025-11-07/
South Korea's pursuit of nuclear-powered submarines is ... https://www.facebook.com/dzrhnews/posts/south-koreas-pursuit-of-nuclear-powered-submarines-is-gaining-traction-following/1431239485709838/
Submarine Fleet Strength by Country (2025) https://www.globalfirepower.com/navy-submarines.php
The World's Top 15 Countries Biggest Submarine Fleet ... https://www.facebook.com/61556633195201/posts/the-worlds-top-15-countries-biggest-submarine-fleet-credit-global-powerinfoinsig/122262275918221106
Trump Gives Legs to South Korea's Dream for Nuclear- ... https://www.nytimes.com/2025/11/17/world/asia/trump-south-korea-nuclear-submarines.html
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