Tandis que les tentatives infructueuses de négociations se multiplient, l’Ukraine semble souffrir de plus en plus de la stratégie d'attrition russe
Prenons un peu de hauteur pour commencer. Au mois de mai 2025, selon les données de Poulet Volant, l’Ukraine a perdu 447 km². C’est sa pire perte depuis le début de l’année 2025. Pour mieux comprendre ce chiffre, il faut toutefois intégrer d’autres données.
Le nombre d’assauts russes mensuels est assez stable depuis désormais plusieurs mois : la moyenne est d’environ 5000 sur l’ensemble du front. Or, cet effort soutenu avait causé de lourdes pertes ukrainiennes au dernier trimestre de 2024.
Si, début 2025, l’Ukraine semblait avoir réussi à limiter les pertes, il semblerait que la tendance soit en train de s’inverser. L’évolution des pertes matérielles vont également dans ce sens : on observe un rééquilibrage du ratio de pertes en faveur de la Russie.
Ce rééquilibrage des pertes matérielles s’explique par la stratégie de saturation employée par la Russie : celle-ci a considérablement augmenté le nombre de drones et de véhicules non-blindés déployés. Cela permet d’harceler les défenses ukrainiennes.
Intéressons-nous désormais à la répartition des progrès russes. Sans surprise, ceux-ci se concentrent quasiment exclusivement dans l’oblast de Donetsk. La Russie y a réussi à considérablement enfoncer les positions ukrainiennes sur deux points.
Au sud de Kostiantynivka tout d’abord, où elle a progressé d’environ 220 km² grâce notamment à une petite percée réalisée fin avril et exploitée tout au long du mois. À l’est de Novopavlivka, la Russie a réussi à consolider ses positions par l’érosion des défenses ukrainiennes.
Au nord de Soumy, la Russie avance difficilement. Il est d’ailleurs pertinent de noter que c’est le seul point du front où l’Ukraine a mené des assauts, en l'occurrence à l’encontre de Tetkino. Une fois encore, le front du nord de Kharkiv n’a pas subi d’évolution.
Au nord de Lyman, la Russie continue là aussi d’avancer et menace de plus en plus sérieusement la rivière Oskil qu’elle a déjà réussi à rejoindre courant 2024 par un endroit du front. À Siversk ou dans les oblasts de Zaporijia et Kherson, les évolutions sont minimes.
Les gains russes du mois de mai ont mis la ville de Kostiantynivka (15 000 habitants avant la guerre) dans une position délicate. Bien que Tchassiv Yar tienne depuis presque un an malgré un effort russe continu, une tenaille se dessine autour de Kostiantynivka.
Par ailleurs, les positions russes à Toretsk étant consolidées, la Russie va très probablement continuer d’exploiter sa percée au sud-ouest de la ville. La situation s’y annonce délicate pour les Ukrainiens dans les prochains mois.
Toutefois, il convient de mettre ces gains en perspective. La Russie fournit un effort de guerre considérable sans percée majeure. Elle n’est toujours pas parvenue à prendre Pokrovsk qui tient depuis de nombreux mois malgré les assauts russes sur ses flancs.
De même, le refus obstiné de Poutine de participer aux négociations montre une volonté de poursuivre la guerre. Celle-ci pourrait bien se heurter à l’ego de Trump dont le comportement vis-à-vis de l’Ukraine s’est souvent montré chancelant.
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