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Alors que la Chine et la Russie multiplient les démonstrations de force, Trump veut renforcer la posture dissuasive des États-Unis, même s’il doit s'asseoir sur le multilatéralisme pour ce faire.

Dans son annonce de la reprise des essais nucléaires sur Truth Social, Donald Trump pointe expressément du doigt la menace russe, puis chinoise pour justifier sa décision. Il évoque notamment le nombre croissant de têtes nucléaires possédées par la Chine.
Le timing de l’annonce est évidemment un facteur crucial. Alors que la Chine a inauguré une nouvelle législation qui interdit la vente de terres rares pour un usage militaire, les États-Unis cherchent à renforcer leur position dans les négociations grâce à ce nouveau levier.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, on observe un “retour du signalement stratégique” selon H. Fayet. On l’a encore vu très récemment avec l’exercice de communication russe, largement amplifié par les médias occidentaux, autour du nouveau missile Bourevestnik.
La Chine prend également cet outil en main, en faisant par exemple voler des bombardiers stratégiques H-6K près de Taïwan. Les États-Unis ont fait une manœuvre similaire avec des bombardiers B-1B volant à proximité des côtes vénézuéliennes.
Si l’on prend un peu de recul, ces signalements sont caractéristiques du 3e âge nucléaire. Pendant la Guerre froide, l'équilibre atomique était garanti par les 2 Grands (URSS et États-Unis). Après celle-ci, ce sont les normes et les traités qui garantissaient l’équilibre.
Aujourd’hui, la bonne volonté des États s’est considérablement érodée et avec elle le cadre multilatéral post-1991 qui garantissait une certaine retenue. La reprise des essais nucléaires, bannis par le TICE de 1996, s’inscrit dans cette dynamique de remise en cause.
Si l’on revient plus en détail sur l’annonce de la reprise des essais, comment s’intègre-t-elle dans la stratégie des États-Unis sous la deuxième administration Trump? La prochaine posture review des États-Unis n’étant pas encore sortie, intéressons-nous au Project 2025.
Dans ses recommandations, le Project 2025 incitait la nouvelle présidence à procéder à une modernisation immédiate de la triade nucléaire américaine. Le document pointe notamment du doigt la prolongation de l’utilisation de certains vecteurs au-delà de leur espérance de vie.
De même, le Project 2025 rejetait toute initiative multilatérale qui serait contraire aux renforcement de la posture de dissuasion américaine. L’annonce de la reprise des essais nucléaires américains s’inscrit donc dans la pleine continuité du Project 2025.
L’annonce américaine contribue donc directement à la prolifération nucléaire. Elle peut également encourager les États dotés et non-dotés à emboîter le pas aux États-Unis. Il est probable que ces essais de la démonstration de technologies de pointe comme l’hypervélocité.
Ainsi, après l’annonce du “golden dome” en mai dernier, la reprise des essais nucléaires américains montre donc que Trump place le rétablissement de la posture dissuasive américaine comme une priorité, et ce au détriment d’un multilatéralisme déjà considérablement affaibli.
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