Suite aux sanctions internationales, la Russie a développé une flotte peu conventionnelle qui lui permet de les contourner.
Lorsque l’Union Européenne a mis en place des sanctions économiques contre la Russie, elle visait principalement les exportations de pétrole et gaz, qui représentaient plus de 60% des exportations du pays.
Ce faisant, l’UE espérait limiter les revenus de la Russie, qui depuis son attaque sur l’Ukraine, s’est lancée dans un effort de guerre coûteux. Exportateur mondial majeur, la Russie aurait dû souffrir de ces sanctions, mais elle parvient à les contourner.
Il faut tout d’abord considérer que ces sanctions ont été mises en place par l’Union Européenne et non pas par l’ensemble des pays qui achètent le pétrole et le gaz russe.
Par ailleurs, ces sanctions ne sont pas une interdiction totale de marché: elles visent à plafonner le prix du baril tout en maintenant les volumes d’exportation suffisants pour éviter une crise pétrolière en Europe, qui est importateur du pétrole et gaz russe.
La Russie a donc décidé d’investir dans différents moyens de contourner ces sanctions. Pour maintenir des exportations sans que celles-ci soient soumises aux sanctions, la Russie fait appel à des sociétés écrans qui emploient des navires vieillissants.
Ces sociétés sont basées aux Emirats Arabes Unis, en Inde ou en Asie, et changent régulièrement de nom pour brouiller leur origine.
Les navires pétroliers sont le moyen principal d’exportation. Ceux employés par la Russie sont vieillissants, opérants sous des pavillons de complaisance mais surtout navigants sans assurance, ce qui en fait de véritables menaces écologiques.
Ces navires opèrent des transbordements en haute mer pour pouvoir échapper à la traçabilité des marchandises. Ils se dirigent ensuite vers des destinations où le pétrole peut être raffiné localement, pour parvenir en Europe sous forme de produit dérivé.
Depuis avril 2022, les volumes transportés par les tankers auraient quadruplé, avec des investissements russes de près de 10 milliards de dollars.
Cette flotte fantôme permet donc à Moscou de conserver des exportations de gaz et de pétrole assez importantes pour pouvoir financer l’effort de guerre en cours.
Ce recours à une flotte fantôme permet à la Russie de faire face à des sanctions économiques, sans que l’Europe puisse y réagir. C’est possible grâce au droit de passage inoffensif garanti par la CNUDM, empêchant une inspection systématique des navires.
Cette flotte fantôme serait également équipée de moyens de communications non-commerciaux, ce qui pourrait en faire des navires d’espionnage, qui visent notamment les câbles sous-marins en mer du Nord, comme l’incident de 2024 le suggère.
Virginie Malingre et Marie Jégo, « La flotte fantôme russe dans la ligne de mire de l’Union européenne », Le Monde, 18 février 2025. [En ligne] Disponible sur : https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/18/la-flotte-fantome-russe-dans-la-ligne-de-mire-de-l-union-europeenne_6552949_3210.html Le Monde.fr
Charles Perragin et Guillaume Renouard, « Sur les traces de la flotte fantôme russe », Le Monde diplomatique, mars 2025. [En ligne] Disponible sur : https://www.monde-diplomatique.fr/2025/03/PERRAGIN/68092 Le Monde Diplomatique+1Le Monde Diplomatique+1
Tess Dublanche, « « La flotte fantôme » : comment la Russie contourne les sanctions internationales pour exporter son pétrole ? », Portail de l’Intelligence Économique, 11 avril 2025. [En ligne] Disponible sur : https://www.portail-ie.fr/univers/2025/la-flotte-fantome/ Portail de l'IE
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