Donald Trump lance une vaste entreprise d’effacement idéologique. Recherche scientifique, mémoire historique, institutions culturelles : tout est mis au pas.
Dès son retour à la Maison-Blanche, des milliers de pages web fédérales disparaissent. Elles traitaient de sujets jugés “idéologiques” comme le genre, le climat ou les droits des minorités.
Certains mots deviennent tabous : “transgenre”, “fœtus”, “diversité” sont bannis des rapports officiels. Les scientifiques sont contraints de reformuler leurs publications pour rester dans les clous de la ligne conservatrice imposée par l’administration.
Le projet 1619, qui remet en question le récit national en mettant l’accent sur l’héritage de l’esclavage, est interdit. À sa place, Trump promeut une vision “positive” de l’histoire américaine, édulcorée, épurée de toute critique.
Même le Pentagone participe : plus de 26 000 images sont effacées, dont des clichés historiques comme ceux des Tuskegee Airmen, les premiers pilotes afro-américains de l’armée.
Les agences environnementales et sanitaires – EPA, NOAA, CDC – voient leurs budgets fondre. Les licenciements ciblent particulièrement les chercheurs travaillant sur le climat ou la santé publique.
Certains projets sur le COVID, le VIH ou le réchauffement climatique sont brutalement suspendus. L’administration exige des publications “neutres”, à comprendre : sans lien avec les causes sociales ou systémiques.
Au Kennedy Center et dans d’autres institutions culturelles, les directions sont remplacées. Les subventions sont désormais réservées aux œuvres jugées “patriotiques” ou compatibles avec les discours gouvernementaux.
Les artistes dénoncent une mise au pas insidieuse. Les créations critiques sont écartées des scènes nationales. Officiellement, aucune censure. Mais dans les faits, des barrières invisibles limitent la liberté d’expression.
Les programmes DEI (Diversité, Équité, Inclusion) sont dans le collimateur. Les institutions qui les maintiennent risquent de perdre leur financement public. Un décret interdit même certaines formations jugées “woke” dans la fonction publique.
Face à la menace, de nombreuses entreprises privées abandonnent leurs politiques inclusives, par peur des représailles fédérales. Le pouvoir pousse à un retour en arrière, inversant le sens même des politiques antidiscrimination.
Face à cette dérive autoritaire, chercheurs et universitaires s’organisent. Des tribunes sont publiées, des manifestations ont lieu, comme “Stand up for Science”, pour défendre la liberté académique.
En Europe aussi, la riposte s’amorce. En France notamment, plusieurs institutions alertent sur les dangers du modèle trumpien. Car cette tentative de reprise en main idéologique fait école – et menace les démocraties fragilisées.
PBS, « What Trump is saying about the 1619 Project and teaching U.S. history », PBS NewsHour, 4 septembre 2020, [en ligne] : https://www.pbs.org/newshour/show/what-trump-is-saying-about-1619-project-teaching-u-s-history
Science, « Trump’s proposed budget would mean disastrous cuts to science », 11 février 2020, [en ligne] : https://www.science.org/content/article/trump-s-proposed-budget-would-mean-disastrous-cuts-science
AP News, « Trump orders agencies to avoid “gender ideology” and drop terms like “transgender” », 27 mars 2024, [en ligne] : https://apnews.com/article/trump-gender-ideology-sex-pronouns-order-transgender-2d7e54837f5d0651ed0cefa5ea0d6301
Kennedy Center, « Board elects Donald J. Trump as Chair, outlines new patriotic agenda », 2024, [en ligne] : https://www.kennedy-center.org/news-room/press-release-landing-page/kennedy-center-board-elects–president-donald-j.-trump-as-board-chair/
Michel Guerrin, « Le retour de Donald Trump pourrait signifier la fin d’une approche résolument identitaire de la culture et de la société », Le Monde, 8 novembre 2024, [en ligne] : https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/08/le-retour-de-donald-trump-pourrait-signifier-la-fin-d-une-approche-resolument-identitaire-de-la-culture-et-de-la-societe_6382611_3232.html
AP News, « Pentagon scrubs 26,000 photos from image database, including historic diversity milestones », 10 mai 2024, [en ligne] : https://apnews.com/article/dei-purge-images-pentagon-diversity-women-black-8efcfaec909954f4a24bad0d49c78074
BARA permet à tous les étudiants qui le souhaitent de publier de manière simple. Il vous suffit de vous inscrire sur la page "publier avec nous" puis de nous envoyer votre travail à l'adresse contact@bara-think-tank.com en s'assurant de bien respecter chaque critère pour les différents formats.
Non ! Que cela concerne les baratins, les baragouins ou les analyses, les propos qui y sont tenus n'engagent que leurs auteurs. BARA ne souhaite en aucun cas corroborer ou infirmer ces propos, et ce, même s'ils peuvent faire l'examen d'une vérification avant leur publication.
Oui ! Pour cela, il vous suffit de nous contacter à l'adresse suivante contact@bara-think-tank.com . Vous devrez préciser en objet de votre mail "Retrait" suivi du format de votre écrit (Baratin, Baragouin ou Analyses). Votre mail devra par la suite contenir la référence exacte de la publication.
Non ! Outre la responsabilité de vos propos, publier avec nous ne fait pas de vous un membre de BARA. Vous n'avez pas non plus à publier de manière régulière. BARA offre l'opportunité d'être complètement maître de son activité, chaque étudiant peut choisir son format de publication et son rythme de publication.