Le 1er juin 2025, la Pologne élira son président. Le pays est divisé entre une vision pro-européenne et une identitaire.
Rafał Trzaskowski, maire libéral de Varsovie, affronte Karol Nawrocki, historien nationaliste soutenu par le PiS. Ils incarnent deux Pologne : l’une progressiste, l’autre conservatrice, profondément opposées sur les valeurs, la société et l’histoire.
Trzaskowski est pro-européen, défend les droits civiques et une société ouverte. Nawrocki s’appuie sur la mémoire nationale, le catholicisme et le rejet des idéologies occidentales. Le scrutin révèle une fracture durable entre villes et campagnes.
L’enjeu principal est institutionnel : permettre au gouvernement Tusk de réformer sans blocages. Une victoire de Nawrocki bloquerait les lois votées, notamment sur la justice ou l’avortement, via le veto présidentiel.
La présidence pourrait soit soutenir une sortie de l’héritage autoritaire du PiS, soit le perpétuer. Trois chambres de la Cour suprême restent contrôlées par des juges nommés sous l’ancien régime, ce qui freine toute réforme.
La société polonaise est polarisée : droits des femmes, avortement, LGBT+, immigration... Sur tous ces sujets, les candidats s’opposent frontalement. Nawrocki joue la carte conservatrice tandis que Trzaskowski pose celle du progrès social.
Des clivages générationnels et géographiques structurent les électorats. Les jeunes et les urbains soutiennent Trzaskowski. Les zones rurales et âgées penchent vers Nawrocki, qui se présente comme le garant des traditions nationales.
Tous deux condamnent l’invasion russe, mais diffèrent sur le traitement des Ukrainiens. Trzaskowski veut soutenir Kiev dans l’UE et l’OTAN alors que Nawrocki exige des excuses sur les massacres de Volhynie avant toute adhésion.
L’accueil des réfugiés ukrainiens divise aussi. Nawrocki instrumentalise le sujet, critiquant l’aide sociale. Trzaskowski plaide pour une intégration encadrée. Cette question joue un rôle inattendu dans une campagne déjà tendue.
Trzaskowski veut renforcer l’ancrage de la Pologne dans l’UE. Il soutient les institutions européennes tout en étant critique sur certains aspects, comme le pacte migratoire. Il incarne une Pologne moteur du projet européen.
Nawrocki, lui, adopte une posture souverainiste : opposition au Pacte vert, critiques envers Bruxelles et Berlin, et sympathie pour les « trumpistes » européens. Il demande à l’Allemagne des réparations et veut une Europe des nations.
Le second tour est incertain. Trzaskowski a peu de réserves de voix, tandis que Nawrocki peut compter sur les votes de l’extrême droite (21 %). Une cohabitation serait probable, mais difficile à gérer pour le gouvernement Tusk.
Ce scrutin décidera de la trajectoire démocratique du pays. Son résultat influencera l’équilibre régional en Europe centrale et les rapports avec l’UE. Plus qu’un vote, c’est un test pour la démocratie et l’avenir géopolitique de la Pologne.
Rupnik, J. (2025, 23 mai). Les enjeux de l’élection polonaise. Le Grand Continent.
Bienvenu, H., & Iwaniuk, J. (2025, 26 mai). Deux Pologne se font face à une semaine d’une présidentielle décisive. Le Monde.
Ledroit, V. (2025, 27 mai). Présidentielle en Pologne : à quelques jours d'un second tour indécis, les deux camps se mobilisent dans la rue. Toute l’Europe.
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