Depuis début 2025, le prix du pétrole chute fortement, bouleversant producteurs, consommateurs et enjeux géopolitiques mondiaux.
En mai 2025 l’OPEP+ annonce une hausse de 411 000 barils par jour. Ce choix marque la fin d’une période de restriction de production adoptée pour soutenir les prix, et signale une volonté de reprendre l’initiative sur les marchés pétroliers mondiaux.
L’objectif est de récupérer des parts de marché face à une concurrence croissante, notamment américaine. Cela traduit aussi des tensions internes. L’Arabie saoudite, principal contributeur aux baisses passées, exige plus d’efforts de ses partenaires.
Derrière cette hausse de production se cache un besoin pressant de revenus. La Russie cherche à financer la guerre en Ukraine, tandis que l’Arabie saoudite doit soutenir ses vastes projets de modernisation dans le cadre du programme Vision 2030.
Avec un pétrole sous les 70$, Riyad, dépendant à 61 % du pétrole pour ses recettes fiscales, s’endette. En 2024, le royaume a levé 17 milliards de dollars, et la dette extérieure pourrait atteindre 45 % du PIB d’ici 2028, contre 1,5 % en 2014.
Premier producteur mondial avec plus de 13 millions de barils/jour, la pays mise sur le pétrole de schiste. Mais cette filière, au coût élevé, souffre d’un prix bas du brut qui fragilise sa rentabilité et compromet les investissements futurs.
La stratégie Drill, baby, drill chère aux républicains pourrait s’essouffler. L’AIE prévoit une baisse de la production dès 2026, une première depuis 2020. Moins de profits signifie moins de forage, donc un ralentissement de la croissance pétrolière.
L’UE, grande importatrice, bénéficie directement de la baisse du pétrole. Les coûts de production diminuent, rendant les biens européens plus compétitifs. Cela peut soutenir les exportations et réduire les déficits commerciaux structurels.
Le pouvoir d’achat des ménages augmente, allégeant les dépenses liées à l’énergie. L’inflation est également tirée vers le bas, offrant aux banques centrales une marge pour abaisser leurs taux et stimuler le crédit, l’investissement et la croissance.
Ces prix incitent à consommer davantage d’énergies fossiles. L’essence, le fioul et les vols aériens deviennent plus accessibles, ce qui peut ralentir les efforts de réduction des émissions et freiner la transition vers une économie décarbonée.
Les énergies renouvelables deviennent moins rentables, affectant les investissements dans le solaire, l’éolien ou les véhicules électriques. L’opportunité climatique se heurte à l’arbitrage économique, au détriment de la lutte contre le réchauffement.
En inondant le marché, l’OPEP+ cherche à affaiblir ses concurrents. Cette stratégie de guerre des prix rappelle celle des années 2014-2016, avec des objectifs économiques et géopolitiques clairs.
Mais si les prix restent bas trop longtemps, les pays producteurs verront leurs finances publiques se détériorer. Des tensions internes à l’OPEP+ réapparaissent déjà, menaçant l’unité du cartel et sa capacité à piloter le marché mondial du pétrole.
Pécout, A. (2025, 22 mai). Les enjeux d’un pétrole moins cher. Le Monde.
Bouissou, J., Sallon, H. (2025, 22 mai). Moins riche de son brut, l’Arabie saoudite contrainte de s’endetter. Le Monde.
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