Un Nobel hautement politique‍

Le prix Nobel de la paix 2025, attribué à Machado, incarne une vision militante du prix. En choisissant une opposante au régime chaviste, le comité assume une lecture politique de la paix, préférant la résistance démocratique à la diplomatie classique.

Cette décision s’inscrit dans une tradition où le Nobel se veut juge moral, comme lorsqu’il avait récompensé des figures dissidentes. Mais en rejetant les médiateurs pour les opposants, il brouille la frontière entre défense de la liberté et posture idéologique.

La Maison-Blanche en colère‍

La réaction de Washington, rapportée par France Info, a été immédiate : la Maison-Blanche accuse le comité Nobel d’avoir « fait passer la politique avant la paix ».

Derrière cette phrase, c’est la frustration américaine qui s’exprime : Donald Trump espérait une reconnaissance pour ses accords diplomatiques au Moyen-Orient, notamment entre Israël et plusieurs États arabes. Le rejet du comité est vécu comme un affront politique.

Machado, héroïne ou polémiste ?‍

Décrite par Le Figaro comme une « Thatcher vénézuélienne », Machado se présente comme une femme de fer face au chavisme. Elle incarne la lutte pour la démocratie, la liberté économique et la fin du clientélisme d’État.

Mais son libéralisme intransigeant et ses sympathies affichées pour Trump divisent. Ses détracteurs l’accusent d’entretenir une vision néolibérale étrangère à la culture latino-américaine. Pour eux, ce Nobel couronne une idéologie plus qu’une paix.

Trump, le grand frustré du Nobel‍

Comme le rappelle BFMTV, Trump n’a pas manqué de commenter la décision : il félicite Machado, mais dénonce une « hypocrisie mondiale ».

L’ex-président voit dans ce refus un nouvel exemple de la marginalisation du camp conservateur sur la scène internationale. Ses partisans rappellent qu’il a facilité des accords historiques, mais son image clivante et son discours agressif ont pesé lourd dans le verdict.

Une récompense sous tension géopolitique

Selon Le Monde, le choix de Machado dépasse le cadre latino-américain : il marque la volonté de l’Occident d’affirmer ses valeurs libérales face aux puissances autoritaires.

Ce Nobel relance les tensions entre démocraties et régimes illibéraux. La Russie et la Chine dénoncent une « récupération idéologique », tandis que Bruxelles et Washington y voient une affirmation morale de la liberté individuelle et du courage civique.

Entre paix morale et paix diplomatique‍

La Croix rappelle que le Nobel de la paix récompense souvent une force morale, pas forcément un résultat diplomatique tangible.

Cette vision éthique élargit la notion de paix, mais fragilise sa cohérence. En multipliant les lauréats militants, le comité risque d’effacer la distinction entre militantisme, courage civique et pacification concrète, rendant la récompense plus symbolique que stratégique.