Le lithium, une ressource naturelle

L’élément chimique lithium existe à l’état naturel dans l’environnement. Il doit être extrait, soit des roches, ou peut être récupéré par évaporation solaire dans des bassins de saumure.

Il est aujourd’hui majoritairement présent dans des gisements situés en Amérique du Sud, dans le triangle géographique entre l’Argentine, la Bolivie et le Chili. 

Un élément crucial des batteries

Le lithium est un composant essentiel des batteries, et a été déclaré par l’Union Européenne comme matière première critique, en 2020. Le prix de la matière est variable, mais à son pic, la tonne a atteint jusqu’à 80 000 €. 

A ce jour, les  batteries lithium-ion sont les plus performantes pour stocker de l’électricité et elles ont été largement adoptées par l’industrie automobile. A titre d’exemple, une batterie de voiture électrique contient au moins dix kilos de lithium pur. 

Une chaîne de production fragmentée

Les principaux producteurs de lithium sont la Chine, l’Australie, le Chili et l’Argentine. Si les gisements sont localisés en Amérique du Sud, la transformation peut se faire aux Etats-Unis ou en Chine. 

La Chine possède une majorité des entreprises qui raffinent le lithium et assemblent les batteries, avec quelques mines. L’industrie automobile européenne importe donc la totalité de ses besoins en lithium. 

Un facteur de développement économique ?

Si les gisements actuels de lithium sont majoritairement basés en Amérique du Sud, la découverte d’autres gisements est à venir. Le lithium est une ressource assez abondante, donc pas excessivement chère et c’est une matière première qui doit être transformée.

Il ne s’agit donc pas d’une manne, à l’image du pétrole, mais plutôt d’un instrument dont la chaîne de production doit être industrialisée pour créer une haute valeur ajoutée à l’exportation. 

Une géopolitique du lithium

A ce jour, comme dans beaucoup de secteurs industriels qui nécessitent des terres rares, la Chine est leader dans l’ensemble de la chaîne de production des batteries électriques et donc des voitures électriques. 

L’Europe, qui doit se détourner d’ici 2035 des moteurs thermiques, voit une dépendance accrue à l’importation. Elle tente de sécuriser ses apports de lithium, mais aussi de développer des usines de production de batteries, pour pouvoir assurer son indépendance. 

La transition énergétique, à quel prix ?

La sécurisation de l’approvisionnement des matières premières pour les industriels européen de l’automobile est un enjeu de souveraineté important pour la fabrication des batteries et donc des voitures électriques. 

Il est donc nécessaire, pour pouvoir établir une transition énergétique durable, aussi bien économique que politique, de pouvoir rattraper le retard de l’Europe sur la production des batteries, à défaut de production de la matière première.