La Chine hausse le ton

Dans la course à l’IA, l’enjeu stratégique est de sécuriser la chaîne d’approvisionnement, des mines de terres rares jusqu’aux nano-puces. Or, c’est aujourd’hui la Chine qui mine 70% des terres rares et qui détient, de facto, une place incontournable sur le marché.

À ce titre, la RPC a inauguré au début du mois une nouvelle législation qui lui permet de réguler la production de tout produit utilisant sa technologie. Ce sont des pans entiers des industries européenne et américaine qui vont être affectés.

Les États-Unis suivent

Face à ce danger, les États-Unis s’organisent. Par exemple, ils ont signé avec l’Australie un accord afin de faciliter le minage et l’échange de terres rares. Depuis début septembre, une nouvelle législation prévoit de donner la priorité aux acheteurs américains dans ce domaine.

De même, l'administration Trump réalise actuellement des investissements massifs dans plusieurs entreprises clés pour le secteur, tel que MP materials ou encore Noveon Magnetics.

Une Europe absente ?

Et l’Europe alors? Le rapport Mario Draghi qui date de septembre 2024 pointe du doigt le fait que l’Europe est à la traîne pour assurer son approvisionnement dans ces secteurs. Le Chips Act de 2023 de l’UE doit quant à lui déjà être révisé.

D’où vient ce retard? Au sein de l’Union européenne, le développement de l’écosystème autour de l’IA est terriblement lent comparé aux autres acteurs comme la Chine ou les États-Unis. À cette faible demande s’ajoute aussi la concurrence accrue de ces mêmes acteurs.

Quelles solutions ?

Dans un discours prononcé samedi, Ursula Von Der Leyen évoquait la possibilité d’utiliser l’instrument anti-coercition ou encore de jouer sur les dépendances de la Chine envers l’Europe, notamment dans le domaine des médicaments.

Sur le long terme, certains analystes penchent pour un rapprochement avec Washington, acteur avec lequel l’Europe partage le plus d’intérêts. Toutefois, l’hostilité et l’isolationnisme dont fait preuve l’administration Trump obscurcit considérablement cette solution.

La suite

La situation actuelle n’est pas encore celle d’une guerre commerciale. Dans l’annonce de sa nouvelle législation, la Chine expliquait être disposée à discuter de ces nouvelles mesures. À ce titre, Xi Jinping et Donald Trump devraient se rencontrer prochainement.

De même, la surproduction chinoise, censée inonder les marchés occidentaux, se heurte aujourd’hui aux mesures protectionnistes mises en place par ces derniers. Toutefois, il demeure crucial que l’Europe élabore rapidement un plan pour, au moins, rester dans la course.