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Dans un contexte régional explosif, le TPLF a lancé plusieurs attaques sur la région voisine d’Afar laissant ainsi craindre un nouvel embrasement en Afrique de l'Est.

Mercredi 5 novembre au soir, le TPLF (ou Front de Libération populaire du Tigré) a lancé plusieurs attaques sur la région voisine d’Afar, plus précisément dans le Woreda de Megale. Ces attaques leur auraient permis de prendre le contrôle de quelques villages.
Comment se fait-il qu’une opération assez limitée comporte des risques pour toute la région? Pour tout comprendre, il faut faire un détour par la manière dont s’est résolu le premier conflit au Tigré, qui a eu lieu entre 2020 et 2022.
La Guerre du Tigré, qui opposait les forces gouvernementales éthiopiennes et leurs alliés au FLPT, s’est achevée en août 2022 à la suite de la signature des accords de Prétoria. Ces derniers étaient censés apporter la paix à la région, le tout sous l’égide de l’Union Africaine.
Pour y parvenir, ces accords prévoyaient le désarmement du TPLF et la restauration de l’autorité fédérale au Tigré. En échange de l'adoption de ces mesures, le mouvement ne serait plus considéré comme un mouvement terroriste par l’Éthiopie.
Toutefois, depuis la conclusion de ces accords en 2022, le contexte régional s’est métamorphosé. Pendant la guerre du Tigré, trois belligérants principaux faisaient face au TPLF : les forces éthiopiennes, les forces FANO et les forces érythréennes.
Or, depuis 2023, la milice FANO et les forces éthiopiennes sont en guerre dans la région de l’Amhara et les tensions entre l’Éthiopie et l’Érythrée n’ont fait que s’intensifier, notamment sur des différends territoriaux entre les deux États.
Il faut savoir qu’avant 1993, l’Érythrée faisait partie de l’Éthiopie et n’a pu obtenir son indépendance qu’après une guerre de plus de trois décennies. Or, l’indépendance de l’Érythrée a eu pour effet de priver l’Éthiopie de son accès à la Mer rouge.
Depuis 2022, les tensions autour de cet accès à la Mer se sont grandement ravivées. Récemment, Abiy Ahmed, Premier Ministre de l’Éthiopie, a affirmé que cet accès était “existentiel”, l'armée éthiopienne, elle, a qualifié le refus d’accès à la mer de “banditisme”.
En somme, la région est divisée en plusieurs blocs aux intérêts antagonistes et aux tensions exacerbées. Tout d’abord, il y a le bloc des forces gouvernementales éthiopiennes, en guerre en Amhara contre les FANO et qui souhaite récupérer l’accès à la Mer rouge.
Quant à l’Érythrée, elle a développé ses liens avec les acteurs subversifs que sont les FANO et le TPLF pour s’en servir comme levier. De son côté, le TPLF a progressivement repris le contrôle du Tigré et ce malgré les efforts d’Abiy Ahmed pour l’en empêcher.
En effet, le TPLF a réussi à se débarrasser du TIRA, l’organe intérimaire censé administrer le Tigré après la guerre. Plusieurs sources indiquent que l’Érythrée aurait participé à ce coup d’État régional et serait aujourd’hui le principal partenaire du TPLF.
Aujourd’hui, le TPLF justifie ses attaques en expliquant se défendre. En effet, le mouvement pointe du doigt la militarisation croissante de la région du Tigré par les forces éthiopiennes et explique viser des milices qui opèrent depuis la région d’Afar pour frapper le Tigré.
L’attaque du TPLF, en détruisant les accords de Prétoria déjà considérablement fragilisé, risque de plonger la région dans un nouveau chaos au vu des tensions qui opposent chacun des acteurs. Si ce scénario advient, on assisterait probablement à une catastrophe humanitaire.
Pendant la première guerre du Tigré, 600 000 personnes ont perdu la vie. Certains rapports évoquent le viol d’au moins 120 000 femmes et la présence de nettoyages ethniques. Entre 2023 et 2024, environ 20 millions de personnes souffraient encore de la faim.
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