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La France connaît une période d’instabilité gouvernementale inédite. Du jamais vu depuis près de 70 ans. Comment en sommes-nous arrivés là?
En trois ans, la France a connu quatre Premiers Ministres (PM) différents, dont trois aux mandats ne dépassant pas neuf mois. C’est un fait inédit. Dans l’histoire de la Vème République, un seul Premier Ministre n’avait pas réussi à aller au-delà de ce délai (M.Cazeneuve).
À cela s’ajoute l’augmentation du nombre de jours sous régime d’expédition des affaires courantes. Les 67 jours du Gouvernement Attal l’été dernier font désormais office de record. Mais, pourquoi y a-t-il une telle instabilité gouvernementale?
Tout d’abord, il faut souligner la conjoncture politique qui, depuis plusieurs années, scinde le paysage en trois blocs irréconciliables et eux-mêmes fragmentés : la gauche (des insoumis aux socialistes), le centre-droit (démocrates - Horizons) et la droite radicale (LR - RN).
Dans cette configuration, une majorité est introuvable. Chaque bloc pesant peu ou prou pour ⅓ des voix. Cela est aussi dû à la logique même de l’Assemblée : les députés de l’opposition sont plus dans une rhétorique d’affrontement que de compromis avec le gouvernement.
D’où vient cette logique? Par opposition au “régime des partis” qu’était la IVème, la Vème fonde sa stabilité sur la recherche d’une majorité, pas d’une coalition de partis. Même en période de cohabitation, il existe une majorité à l'Assemblée, mais c’est une majorité d’opposition.
Cette logique a été renforcée par le passage au quinquennat et la synchronisation du mandat de Président et de celui de l’Assemblée. Depuis lors, le Président est élu par une majorité de Français, et bénéficie systématiquement d'une majorité issue de son parti à l’Assemblée.
Essayons de comprendre la crise de la Vème République à la lumière de celle de la IVème. Celle-ci est principalement tombée pour deux raisons. La première, c’est une conjoncture politique difficile où les communistes accaparent ¼ des voix et l’extrême droite poujadiste 13%.
À cette cause conjoncturelle s’ajoutait une cause plus structurelle, à savoir le déséquilibre des institutions de la IVème République où l’Assemblée ne pouvait être dissoute. Or, contrairement à une idée plutôt répandue, la Vème République est, elle aussi, déséquilibrée.
En effet, dans la Vème, le Président dispose du pouvoir de dissolution de l’Assemblée sans qu’aucun contre-pouvoir ne s’applique à lui en retour. Cette conception, fait de la Vème République un régime bâtard, à la fois parlementaire et présidentiel.
En réalité, la comparaison est frappante : la Vème République se trouve dans une situation semblable à celle de la IVe lorsque celle-ci s’apprêtait à chuter, avec une conjoncture politique qui rend le pays quasi-ingouvernable et un dysfonctionnement institutionnel plus profond.
Alors, que faire? Une solution à envisager pourrait être de s’inspirer du modèle allemand, où la logique de compromis impose que, pour renverser le chancelier (similaire à notre Premier Ministre), il faut pouvoir en proposer un autre qui bénéficie d’une majorité.
Mais même le modèle allemand a ses limites. Fait inédit, Merz, n’a obtenu la confiance du Reichstag que du deuxième coup, symbole que la crise politique est généralisée. Il n’existe donc pas de solution miracle, même si le besoin de réforme se fait de plus en plus criant.
En réalité, comme beaucoup de démocraties, la France fait face à de nombreux défis qui remettent en cause les fondements mêmes de leur modèle socio-politique. Hier encore, François Bayrou lui-même parlait de “rupture” du contrat de confiance inter-générationnel.
Le temps presse. Nous faisons face à un nombre croissant de menaces structurantes : le réchauffement climatique, la Russie, la montée de l’extrême-droite… Une chose est sûre : l’immobilisme n’est pas ce qui nous permettra de sortir de l’impasse.
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