Le score inédit de l'extrême droite bouleverse l’équilibre politique roumain après le premier tour de la présidentielle.
Le Premier ministre Marcel Ciolacu a démissionné après la défaite de son camp au premier tour. Ce retrait fragilise la coalition pro-européenne qui gouvernait le pays depuis 2021 avec le soutien du PSD, du PNL et du parti de la minorité hongroise.
En attendant le second tour, l’intérim est assuré par Catalin Predoiu, ministre libéral de l’Intérieur. Le gouvernement, sans majorité, ne gérera que les affaires courantes. Cette démission marque une rupture dans la stabilité politique construite depuis trois ans.
Avec plus de 40 % des voix, George Simion s’impose comme le grand vainqueur du premier tour. Leader de l’extrême droite AUR, il séduit avec un discours souverainiste, proche de l’idéologie MAGA, et un style provocateur assumé.
Il propose de nommer Calin Georgescu, figure prorusse controversée, comme Premier ministre. Cette annonce alimente les inquiétudes sur l’orientation future de la Roumanie, notamment vis-à-vis de l’Union européenne et de l’OTAN.
Nicusor Dan, maire de Bucarest, défendra au second tour une ligne pro-européenne. Arrivé deuxième avec 21 %, il peine à élargir sa base électorale en convaincant au-delà des centres urbains acquis depuis son parcours anti-corruption.
Pour espérer l’emporter, il doit mobiliser un électorat progressiste. Sa stratégie repose sur un sursaut démocratique face à la menace isolationniste. Mais à ce jour, les appels clairs au soutien de son camp restent timides.
Les électeurs du Parti social-démocrate, majoritairement ruraux, détiennent un rôle décisif dans l’entre-deux-tours. Leur vote est imprévisible : hostiles à l’extrême droite, ils se méfient aussi du centrisme progressiste incarné par Nicusor Dan.
Marcel Ciolacu n’a donné aucune consigne claire, laissant le choix à la « conscience » des sympathisants du PSD. L’absence d’un front républicain cohérent face à l’AUR pourrait donc favoriser George Simion, qui progresse dans ces territoires.
George Simion a remporté plus de 60 % des voix chez les expatriés roumains, avec des records en Italie, Espagne et Allemagne. Ces scores traduisent un rejet profond des partis traditionnels jugés corrompus et inefficaces.
Le vote identitaire, combiné à une colère sociale, s’exprime fortement au sein de cette diaspora. Environ 5 millions de Roumains vivent à l’étranger, soit près de 20 % de la population, et leur poids électoral pourrait faire basculer l’élection.
Si Simion gagne, il promet une diplomatie plus nationaliste. Il critique l’aide à l’Ukraine, veut doubler le budget militaire et renforcer les liens avec les États-Unis de Trump, tout en remettant en cause plusieurs engagements européens.
La présidence roumaine, bien que symbolique, oriente la politique étrangère et nomme le Premier ministre. Une victoire de l’AUR isolerait la Roumanie sur la scène européenne et renforcerait le camp des dirigeants eurosceptiques dans l’UE.
Chastand, J.-B. (2025, 5 mai). Présidentielle en Roumanie : George Simion, candidat de l’extrême droite, obtient un score écrasant au premier tour. Le Monde.
Chastand, J.-B. (2025, 6 mai). La Roumanie bascule dans une crise gouvernementale après la performance de l’extrême droite au premier tour de la présidentielle. Le Monde.
Brezar, A. (2025, 6 mai). Présidentielle en Roumanie : le score de l’extrême droite pousse le Premier ministre à la démission. Euronews.
BARA permet à tous les étudiants qui le souhaitent de publier de manière simple. Il vous suffit de vous inscrire sur la page "publier avec nous" puis de nous envoyer votre travail à l'adresse contact@bara-think-tank.com en s'assurant de bien respecter chaque critère pour les différents formats.
Non ! Que cela concerne les baratins, les baragouins ou les analyses, les propos qui y sont tenus n'engagent que leurs auteurs. BARA ne souhaite en aucun cas corroborer ou infirmer ces propos, et ce, même s'ils peuvent faire l'examen d'une vérification avant leur publication.
Oui ! Pour cela, il vous suffit de nous contacter à l'adresse suivante contact@bara-think-tank.com . Vous devrez préciser en objet de votre mail "Retrait" suivi du format de votre écrit (Baratin, Baragouin ou Analyses). Votre mail devra par la suite contenir la référence exacte de la publication.
Non ! Outre la responsabilité de vos propos, publier avec nous ne fait pas de vous un membre de BARA. Vous n'avez pas non plus à publier de manière régulière. BARA offre l'opportunité d'être complètement maître de son activité, chaque étudiant peut choisir son format de publication et son rythme de publication.