La Chine peut-elle dominer l’automobile mondiale ?

La Chine devient une puissance automobile incontournable, portée par sa domination technologique, son marché local et ses ambitions globales.

Article publié le Apr 26, 2025
Maéva Noé
Deuxième année à Sciences Po Strasbourg
Pour citer ce baratin :
Maéva Noé,"La Chine peut-elle dominer l’automobile mondiale ?", [en ligne] BARA think tank, Apr 26, 2025, "https://www.bara-think-tank.com/baratin/la-chine-peut-elle-dominer-lautomobile-mondiale"

Un basculement historique du marché automobile

Depuis 2009, la Chine est le premier marché automobile mondial. En 2023, elle devient aussi premier exportateur, devant l’Allemagne et le Japon. Le pays impose son influence sur la production, les ventes et les tendances du secteur.

Les ventes chinoises atteignent 31 millions en 2024, plus que les États-Unis et l’UE réunis. Shanghai devient une vitrine mondiale de l’innovation. Des marques étrangères comme Renault y conçoivent désormais des modèles pour le marché européen.

L’essor de BYD, champion de l’électrique

Fondé en 1995, BYD domine les ventes de véhicules électriques et hybrides avec 32 % du marché chinois. Il a surpassé Volkswagen et Tesla grâce à son expertise en batteries et sa capacité à concevoir des modèles très rapidement.

Le groupe, fort de 30 ans d’expérience dans les batteries, conçoit 75 % de ses composants en interne. Il propose une recharge ultra-rapide, réduisant l’anxiété d’autonomie. Son modèle industriel intégré renforce sa compétitivité mondiale.

Un duo fondateur au cœur de la réussite

Wang Chuanfu, fondateur de BYD, est issu d’un milieu rural modeste. Devenu expert en métallurgie, il fonde BYD avec un prêt familial. Il incarne la réussite industrielle chinoise, entre résilience personnelle et vision stratégique à long terme.

Stella Li, son épouse, pilote l’expansion mondiale. Elle établit des équipes locales, renforce le service après-vente et multiplie les implantations. Présente dans 50 pays, elle incarne l’ambition internationale de la marque BYD.

La technologie au cœur du modèle chinois

Les constructeurs chinois innovent vite : certains modèles naissent en moins d’un an. En comparaison, les marques occidentales mettent en moyenne trois ans. Cette réactivité leur permet d’imposer rapidement leurs technologies sur le marché.

BYD dispose de 11 centres R&D et 120 000 ingénieurs, ce qui lui permet de déposer 45 brevets par jour. En mars 2025, il présente une plateforme permettant de recharger 470 km en 5 minutes. L’intégration verticale renforce la synergie entre tous les composants.

Une offensive ciblée vers les pays émergents

Exclus des marchés américain et européen, les constructeurs chinois se tournent vers l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine. Leurs ventes explosent dans ces régions, soutenues par des prix bas et une adaptation locale efficace.

En Thaïlande, Indonésie, Brésil ou Afrique de l’Est, les marques comme BYD ou Chery investissent dans des usines, des réseaux et des services. Elles profitent du retrait occidental pour reprendre des sites existants et capter une nouvelle clientèle.

Des tensions commerciales à l’avantage chinois

Face à la montée chinoise, les États-Unis imposent 100 % de taxes sur les voitures électriques. L’Union européenne applique aussi des droits différenciés. Ces mesures visent à protéger les industries locales et freiner la percée chinoise.

Mais les constructeurs chinois contournent ces barrières. Ils renforcent leur présence dans les pays émergents, adaptent leur stratégie d’export et nouent des alliances avec des groupes étrangers, comme Stellantis ou Volkswagen.

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