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En Centrafrique, Africa Corps peine à s’imposer face à Wagner, révélant une lutte de pouvoir entre deux visages de la présence russe en Afrique.
Africa Corps est une force paramilitaire créée par Moscou pour concurrencer Wagner en Afrique. Officiellement intégrée au ministère de la Défense russe, elle cherche à redonner un vernis institutionnel à l’intervention russe sur le continent.
Créée après la crise Wagner, cette force entend sécuriser les intérêts russes en Afrique (mines, influence politique) avec des méthodes plus disciplinées. Elle veut apparaître comme un outil “propre” du Kremlin, opposé aux exactions reprochées à Wagner.
Prévu pour juin 2025, le déploiement d’Africa Corps en Centrafrique est freiné. Seulement quatre membres sont arrivés, logés à l’ambassade russe. Le reste du contingent reste bloqué, faute de “logements”, selon le ministère centrafricain de la Défense.
Derrière ce prétexte logistique se cache une résistance politique. Ni le président Touadéra, ni ses ministres ne veulent précipiter un affrontement ouvert avec Wagner, déjà bien installé sur le terrain. Résultat : le Kremlin s’impatiente, mais Bangui temporise.
Présent depuis 2017, Wagner a bâti un véritable système parallèle : garde rapprochée du président, contrôle de zones minières, offensives contre les groupes rebelles. Son implantation territoriale et politique dépasse celle de l’armée nationale elle-même.
Fort de sa connaissance du terrain, Wagner détient des bases stratégiques à Bria, Bambari ou Alindao. Il assure des missions de combat, d’escorte, et de protection des sites miniers. Toute tentative de lui imposer un rival est perçue comme une menace directe.
Faustin-Archange Touadéra joue un jeu dangereux : il doit satisfaire la Russie tout en maintenant ses alliances locales. Pour ne pas heurter Wagner, il repousse sans cesse l’installation d’Africa Corps, malgré la pression directe de Vladimir Poutine.
Il entretient des liens étroits avec Dmitri Sytyi, le représentant de Wagner à Bangui, qui l’accompagne jusque dans ses visites officielles à Moscou. En janvier 2025, cette proximité a d’ailleurs irrité le ministre russe de la Défense, Andreï Beloussov.
Le cœur de l’enjeu est économique : Wagner contrôle la mine d’or de Ndassima, la plus rentable du pays. Elle finance ses activités et permet un enrichissement direct de ses cadres. D’autres sites à Kouki ou Ndélé complètent ce réseau minier lucratif.
Récemment, Africa Corps a envoyé des agents sur ces sites. Leur présence a été très mal perçue : Wagner y voit une tentative d’ingérence. Tenter de s’imposer dans ces zones revient à s’attaquer au cœur financier de l’empire Wagnerien en Centrafrique.
Wagner, créée à l’origine comme un outil souple de la politique russe, s’est transformée en acteur autonome. En Centrafrique, elle agit de plus en plus indépendamment, quitte à défier les instructions venues du Kremlin si elles menacent ses intérêts.
Africa Corps devait incarner la reprise en main par l’État russe. Mais sur le terrain, c’est Wagner qui garde l’ascendant. Entre fidélité personnelle à Sytyi et efficacité militaire prouvée, Touadéra n’a pour l’instant aucune raison de changer d’alliance.
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