L’Arme Blindée française en 2025 : un retour aux problématiques et aux solutions de 1980 ?

Article publié le Oct 06, 2025
Thomas Lacoste
Master 2 à Ut 1 Capitole
Pour citer ce baragouin :
Thomas Lacoste, "L’Arme Blindée française en 2025 : un retour aux problématiques et aux solutions de 1980 ? ", BARA think tank, publié le Oct 06, 2025, [larme-blindee-francaise-en-2025-un-retour-aux-problematiques-et-aux-solutions-de-1980]

Historique de l’arme blindé française : 

La France entretient depuis toujours une relation particulière avec le char. Si son invention revient au Royaume-Uni, la France en a posé les bases dès 1917 avec l’excellent Renault FT-17. Doté d’une tourelle rotative abritant son armement, il fit passer le char du stade de prototype balbutiant à celui de véritable engin de combat. 

Frappée de plein fouet par les séquelles de la Grande Guerre, l’armée française s’endort durant l’entre-deux-guerres sur ses lauriers, mettant en pause le développement de ses blindés. Il faut attendre les années 1930 pour voir émerger une nouvelle génération de chars. Ceux-ci présentent certes de graves défauts : une radio souvent optionnelle, des tourelles trop exiguës et des équipages réduits, imposant une charge mentale excessive. Mais ils bénéficient d’un blindage moulé remarquable et d’un armement souvent supérieur à celui de leurs homologues allemands. 

La piètre prestation des blindés français en 1940, malgré quelques éclats, tient bien davantage à l’errance doctrinale et au commandement défaillant qu’à la qualité des équipages ou du matériel. 

Après-guerre, la France développe de nouvelles gammes de chars, souvent expérimentales et novatrices, comme la série des AMX 50 ou l’AMX-13. On y introduit des concepts inédits, tels que le chargeur automatique de type « barillet » ou les tourelles oscillantes. 

Si l’AMX 50 sera finalement abandonné, l’AMX-13 connaîtra un véritable succès, avec 7 700 exemplaires construits dont 3 400 destinés à l’exportation. Produit de 1952 à 1976, il reste encore en service dans certaines armées étrangères. 

Face à la montée en puissance des chars soviétiques, la France doit cependant disposer d’un engin plus lourd pour accompagner l’AMX-13. C’est ainsi qu’apparaît l’AMX-30. Doté d’atouts indéniables ( excellente mobilité, bonnes optiques et puissance de feu conforme 

aux standards de son époque ) il souffre néanmoins d’un blindage léger pour un char moyen, ainsi que de l’absence de stabilisateur, ce qui empêche de tirer pleinement parti de sa mobilité.

1980 le grand déclassement : 

Par la suite, l’arme blindée française traverse une période de vaches maigres. L’AMX-30 n’est modernisé qu’a minima, tandis que les autres puissances voient apparaître une nouvelle génération de chars : Leopard 2, Challenger 2, M1 Abrams pour l’Ouest, et T-72 puis T-80 pour l’Est. Ces engins surpassent largement l’AMX-30. Dans ce contexte, la seule nouveauté pour les forces françaises sera l’AMX-10 RC, un véhicule à roues pouvant s’apparenter à un char léger, destiné à des missions de reconnaissance en force, d’embuscade et de harcèlement. 

Le déclassement progressif des chars français pousse rapidement l’état-major et le ministère des Armées à réagir, car la menace que représentent les T-72 et T-80 pour les forces terrestres ne peut être ignorée. Pourtant, contrairement aux attentes des tankistes, aucun nouveau char n’est conçu ni produit. La réponse se trouve ailleurs : dans le déploiement d’une large gamme d’armements antichars, portés aussi bien par des véhicules que par l’infanterie. Ce système forme une défense multicouche qui rappelle celle mise en œuvre par les forces égyptiennes durant la guerre du Kippour, lorsqu’elles réussirent à briser la contre-offensive israélienne. 

Le choix de cette solution, atypique et durablement marquant pour l’arme blindée et l’industrie de défense française, s’explique avant tout par des raisons financières. Elle est bien moins coûteuse que la mise au point et la production d’un nouveau char de bataille. 

Depuis la fin des années 1960, les armées françaises connaissent en effet de graves difficultés budgétaires, malgré un effort de défense oscillant entre 3 et 4 % du PIB. La principale cause réside dans le développement de la dissuasion nucléaire : la création et la mise en place de ses trois composantes pèsent très lourd sur les finances du ministère. À cela s’ajoute le retard accumulé dans la modernisation des forces conventionnelles à la suite de la guerre d’Algérie, conflit qui a lui aussi absorbé une part considérable des crédits de défense pendant de longues années et dont les effets se font encore sentir.

Cette situation budgétaire tendue conduit l’armée française à des choix drastiques : privilégier les chasseurs légers monoréacteurs, repousser autant que possible le renouvellement de l’armement d’infanterie, abandonner la modernisation de la chasse embarquée, et, finalement, renoncer au développement d’un nouveau char de bataille. 

Une défense antichar multi couche : 

Pour compenser l’absence de nouveau char de bataille, l’armée française dote généreusement ses unités, notamment d’infanterie, en armements antichars. L’ensemble forme une succession de couches défensives d’environ 4 km de profondeur, chaque échelon disposant d’armes spécialisées à portée décroissante. 

Le premier échelon, à partir de 4 km, repose sur le missile antichar HOT. Missile guidé de seconde génération, il est monté sur des véhicules terrestres comme le VAB au standard Mephisto ou sur des hélicoptères de combat Gazelle. Considéré comme le missile antichar le plus performant au monde dans les années 1980, il démontre sa redoutable efficacité lors de l’intervention israélienne au Liban en 1982, où les forces syriennes, équipées de Gazelles armées de HOT, infligent de lourdes pertes aux colonnes blindées de Tsahal. 

Le second échelon est assuré par le missile Milan, qui couvre la zone à partir de 2 km. Déployé aussi bien par l’infanterie sur trépied que sur des véhicules (jeeps, VAB ou VCI AMX-10P), il prouve sa valeur au combat, d’abord contre le matériel soviétique employé par la Syrie au Liban en 1976, puis contre l’équipement occidental utilisé par l’Iran durant la guerre Iran-Irak. Toutefois, l’apparition des blindages réactifs dans la seconde moitié des années 1980 réduit considérablement son efficacité, jusqu’à l’arrivée de la version F2A en 1993, dotée d’une charge tandem.

Eryx

Le troisième échelon est représenté par l’Eryx. Son développement et sa production ayant connu des retards, il n’est déployé qu’à partir de 1985. Conçu pour les combats en environnement compartimenté (forêts, zones urbaines), il offre une portée de 600 mètres particulièrement utile dans les ouvertures intermédiaires (clairières, boulevards, parcs). Utilisable depuis un véhicule léger ou directement par un fantassin, seul si nécessaire, il complète efficacement le Milan et les roquettes antichars. 

APILAS

Le quatrième échelon repose sur un duo de lance-roquettes. D’abord l’APILAS, roquette lourde la plus puissante de l’arsenal occidental, capable de percer n’importe quel blindage. Ses performances se paient par un poids considérable, un important encombrement et un fort risque de commotion pour les servants. À ses côtés, le LRAC 89, plus léger, est destiné en priorité aux véhicules faiblement blindés, mais peut également neutraliser des chars lourds grâce à la mobilité de ses servants, capables de se déplacer aisément pour viser les zones sensibles. 

Le cinquième échelon est une spécialité française : la grenade antichar à fusil. Avec une portée maximale de 75 mètres, elle a peu de chances de détruire un char moderne mais peut sérieusement l’endommager en détruisant ses chenilles ou ses optiques. Elle donne 

ainsi à chaque fantassin la possibilité d’assurer sa propre autodéfense face à une menace blindée. 

Enfin, le sixième et dernier échelon est constitué par les mines antichars, telles que les MIACID 51 ou MIACAH F1. Celles-ci sont déployées en interdiction pour bloquer l’accès à une zone, ou de manière tactique pour canaliser l’ennemi dans des « kill zones » préparées à l’avance. 

Le Leclerc un excellent char en pleine traversé du désert: 

Cependant, malgré la pertinence de la stratégie antichar française, l’obsolescence de l’AMX-30 devenait de plus en plus criante et mise en exergue par la première guerre du golf, un nouveau char devait impérativement voir le jour. Conçu dans les années 1980, il entre en production en 1993, au lendemain de l’effondrement de l’URSS, et reçoit le nom d’AMX Leclerc.

Concentré de technologies, le Leclerc s’inspire des chars occidentaux tout en perfectionnant leur formule. Il est doté d’un blindage puissant, de stabilisateurs, d’un canon de 120 mm à âme lisse et d’optiques de haute qualité. Pour exploiter au mieux sa grande mobilité, rendue possible par un poids contenu de 56 tonnes, il reçoit un chargeur automatique qui, associé au stabilisateur, permet d’effectuer des tirs en mouvement de façon répétée. 

À sa sortie d’usine, il apparaît comme une véritable réussite, probablement le meilleur char occidental de son temps. Mais cette supériorité technique a un prix : son coût de production, particulièrement élevé, reflète le saut technologique réalisé par AMX devenu GIAT Industry puis Nexter et enfin KNDS. 

Le programme, pourtant prometteur, tombe cependant dans la pire conjoncture possible. Basé sur une commande initiale d’environ 1 500 exemplaires destinés à l’armée française et à l’export, il se retrouve rapidement fragilisé par la disparition de la menace soviétique et par les « dividendes de la paix » des années 1990. La professionnalisation des forces françaises entraîne un sévère sabrage du projet, que les exportations ne parviennent pas à compenser. 

Pris en étau entre les stocks considérables de Leopard 2 d’occasion, déjà bien implantés sur le marché, et l’effacement de la menace qui justifiait son existence, le Leclerc ne décroche qu’un seul contrat à l’export, avec les Émirats arabes unis. Celui-ci, conclu à prix réduit, permet toutefois de maintenir la chaîne de production pendant un temps. Finalement, un peu plus de 800 exemplaires sortent des usines, soit presque deux fois moins que le nombre prévu. 

La chaîne de production s’éteint en 2008, suivie par celle des moteurs en 2013. Cette situation engendre de lourds problèmes, tant pour le maintien en condition opérationnelle des chars encore en service que pour le développement d’un éventuel successeur. Ces difficultés expliquent la volonté de lancer un programme multinational en coopération avec l’Allemagne, qui conserve une base industrielle complète, notamment dans le domaine moteur. 

La crise économique de 2008 aggrave encore la situation : la moitié des Leclerc français est placée sous cocon, ne laissant qu’environ 200 chars opérationnels. Un chiffre suffisant en temps de paix, mais nettement insuffisant en période de crise, et à plus forte raison en temps de guerre. 

Depuis 2022 et l’invasion de l’Ukraine, le sort de l’arme blindée française est vivement débattu. Face aux lourdes pertes subies par les chars russes face sous le feu des missiles antichars modernes et des drones, certains plaident pour l’abandon pur et simple du char de bataille. D’autres défendent l’idée d’un Leclerc 2.0, modernisé à la lumière des enseignements du conflit, tandis qu’une troisième voie propose un achat à l’étranger. 

Pour l’heure, la direction politique et militaire temporise, préférant allouer les ressources disponibles à des besoins jugés plus urgents.

2025 vers la nouvelle défense antichar multicouche ? 

La mise au second plan d’un nouveau char rappelle les arbitrages des années 1980, de même que la solution retenue par les forces armées. En l’absence de décision concernant un successeur au Leclerc, les annonces autour du renouvellement de la trame antichar se multiplient. Cette dernière prend désormais l’aspect d’une défense multicouche 2.0, reprenant la forme en 6 échelons de sa prédécesseur. 

Veloce 330

Le premier échelon, à longue portée (au-delà de 10 km), repose sur le MTO Veloce 330. Avec une portée de plus de 100 km et une vitesse de 600 km/h, ce drone kamikaze est conçu pour la frappe en profondeur mais aussi pour la chasse aux blindés. Sa charge à effet dirigé est capable de percer tous les types de blindages, y compris réactifs. Son emploi reste cependant relativement lourd, nécessitant notamment des catapultes dédiées, et devrait donc être confié au niveau du bataillon, voire de la brigade. 

Le second échelon, à moins de 10 km, s’appuie sur le MTO Damocles. Issus directement des enseignements de la guerre en Ukraine, ces drones quadricoptères sont conçus pour neutraliser engins blindés legers et fantassins. Leur puissance destructrice demeure limitée par la faible charge embarquée, mais, maniés avec habileté, ils sont capables d’endommager sérieusement un char. Leur mise en œuvre est à la portée de simples fantassins. 

AKERON MMP

Le troisième échelon, autour de 4 km, regagne en puissance avec le missile AKERON MMP. Celui-ci peut frapper aussi bien en tir direct qu’indirect, et être déployé depuis un véhicule ou sur trépied par l’infanterie. S’il ne dispose pas, comme le Javelin, de la capacité d’attaque

plongeante sur le toit, sa charge explosive demeure suffisamment puissante pour transpercer n’importe quel blindage actuellement en service. 

Le quatrième échelon, à 600 m de portée maximale, repose sur le NLAW, appelé à remplacer l’Eryx vieillissant. Plus maniable, plus puissant, et doté d’une capacité d’attaque par le haut, il offre à l’infanterie un net regain de puissance de feu, en particulier dans les milieux compartimentés. Il sera complété par le Carl Gustav M4, dernière version du célèbre canon sans recul. Celui-ci bénéficie d’une vaste gamme de munitions adaptées aussi bien à la lutte antichar qu’à l’appui-feu. Sa portée varie de 300 m à 2 500 m selon les munitions, notamment celles à guidage laser. Polyvalent et relativement économique par rapport aux missiles, il constitue un atout majeur pour l’infanterie. Seul bémol : malgré un allègement par rapport aux versions antérieures, il ajoute une charge supplémentaire aux groupes de combat français, qui avaient été considérablement allégés après la fin de la guerre froide. 

Carl Gustav M4

Le cinquième échelon correspond au combat rapproché. Les fantassins disposent de l’AT4 F2, un lance-roquettes à usage unique, capable de tirer depuis un espace confiné et de détruire des véhicules moyennement blindés. Contre un char lourd, il faudra viser des zones sensibles pour le neutraliser, ou se contenter de l’endommager. 

Enfin, le sixième et dernier échelon est constitué par les mines antichars HPD F2, utilisées aussi bien pour interdire une zone que pour canaliser l’ennemi vers des secteurs préparés à l’avance.

Une défense multicouche menacée par les avancés technologiques ? 

Si cette défense antichar multicouche modernisée représente un adversaire redoutable pour toute force mécanisée, en particulier lorsqu’elle bénéficie de l’appui de l’aviation, de l’artillerie et de ses propres blindés, son efficacité future suscite toutefois des interrogations. 

La guerre en Ukraine a démontré la grande vulnérabilité des chars face aux systèmes antichars modernes, et notamment face aux drones kamikazes. Cette expérience a conduit à l’apparition de contre-mesures improvisées, telles que les « cope cages » ou les brouilleurs, dont l’efficacité demeure limitée. 

Cependant, les recherches constantes dans le domaine de la protection des blindés conduiront inévitablement à des percées technologiques, réduisant l’efficacité de ces armements, comme les blindages réactifs et composites avaient réduit celle des missiles dans les années 1980. 

Surtout, le développement et la diffusion de plus en plus généralisée des systèmes de protection active (APS) sur les chars et véhicules blindés entraînent mécaniquement une baisse de l’efficacité de la majorité des armes intégrées à la nouvelle défense multicouche. À l’exception notable des mines antichars et des munitions à trajectoire plongeante ou à vitesse réduite (comme le Veloce, le Damocles ou le NLAW), ces systèmes sont désormais capables d’intercepter avec une grande précision la plupart des projectiles en tir direct. 

De plus, nourries par les retours d’expérience du conflit ukrainien, les industries de défense ne manqueront pas de combler rapidement les lacunes actuelles des APS, notamment en matière de traitement des drones lents et des munitions plongeantes. Parallèlement, de nouvelles technologies sont en développement, reposant non plus sur des intercepteurs explosifs mais sur des lasers ou des arcs électriques. Bien que ces systèmes ne soient pas encore opérationnels, ils pourraient connaître une percée d’ici quelques années, remettant ainsi en question la viabilité des investissements consentis dans la construction de cette défense antichar multicouche. 

La dialectique de l'épée et du bouclier se poursuit sans relâche.

Conclusion : 

La France entretient une relation ambiguë avec le char. D’un côté, elle en est l’un des pères fondateurs : ses industriels et son armée furent à l’origine de percées techniques comme intellectuelles (malgré l’échec de 1940) dans son emploi. De l’autre, il apparaît comme un outil secondaire, relégué au second plan aussi bien sur le volet financier qu’industriel. 

Tiraillée entre la nécessité de financer la dissuasion nucléaire et celle de disposer d’une force projetable puissante, dont le char, par sa masse et son encombrement, s’intègre difficilement, la France a depuis les années 1980 sacrifié l’arme blindée aux arbitrages stratégiques et budgétaires. Le Leclerc avait pu laisser espérer un renouveau, mais la fin de la guerre froide, les dividendes de la paix et l’effondrement du marché l’ont condamné. 

L’outil industriel permettant cette production ayant été démantelé et les marges budgétaires demeurant limitées malgré une trajectoire de dépenses en hausse, la France a renoncé à relancer un programme national de char. Ne subsiste que le lointain et incertain programme MGCS, seul horizon pour espérer moderniser un jour son arme blindée. L’hypothèse d’un achat sur étagère à l’étranger a bien été envisagée afin de tuiler le remplacement, mais elle apparaît peu probable, tant pour des raisons financières que politiques. Symbole supplémentaire de la faible priorité accordée à cette composante par l’état-major, les premiers exemplaires de la version modernisée (a minima) livrés aux régiments semblent dépourvus de certains équipements (tourelleau téléopéré, grilles anti-RPG et brouilleur Barrage) en raison de restrictions budgétaires ayant conduit à leur suppression. 

Pour compenser ce déclassement, les forces terrestres se voient dotées d’une trame antichar modernisée et variée, dans la continuité de la stratégie déjà adoptée dans les années 1980. Cet investissement, moins coûteux, doit permettre de limiter les vulnérabilités en attendant qu’une véritable décision soit prise quant à l’avenir du char français.

Celui-ci semble pourtant bien sombre. À chaque arbitrage, il apparaît de plus en plus que l’arme blindée n’est plus considérée comme un outil de décision, mais comme un tribut de sang et d’acier à payer à nos partenaires européens en cas de conflit à l’Est. Cette démonstration d’engagement doit servir à légitimer le leadership français, notamment dans l’hypothèse d’un désengagement américain. Car si la France dispose de nombreux atouts dans le domaine des « enablers », seule une présence en première ligne, avec le prix humain qui en découle, pourra justifier sa position. Dans cette perspective, les forces de projection, trop légères, apparaissent inadaptées. Le rôle de « bêtes sacrificielles » incombe alors à nos deux brigades blindées et à leurs quelques 200 chars. 

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