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Le vendredi 21 mars 2025, les Forces Armées Soudanaises (FAS) annonçaient la prise du palais présidentiel de Khartoum. Cet événement marque le début de la victoire à Khartoum des forces loyalistes, menées par le Général Abdel Fattah al-Burhane, sur la milice des Forces de Soutien Rapide (FSR) du Général Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous son nom de guerre « Hemetti ». La bataille se termine le 26 mars, les FSR devant battre en retraite dans le faubourg de l’ouest de la capitale. La plus grande bataille urbaine du continent africain vient de se terminer. Alors que son voisin du nord se déchire, le Soudan du Sud retient son souffle. Au même moment, des affrontements ont lieu entre des groupes armés rivaux près de la frontière, ravivant le traumatisme de la guerre civile sud-soudanaise (2013-2018).
Sur le théâtre des opérations, comme ultérieurement analysé, les protagonistes sont liés à des acteurs régionaux et à des conflits voisins. Il devient alors difficile de ne pas penser aux réseaux d’alliances de la Seconde guerre du Congo (1998-2003), où les interventions étrangères multiples l’avaient transformée en la « Grande guerre africaine ». Finalement, cette sanglante guerre provoqua environ 200 000 morts violentes et jusqu’à six millions de morts indirectes, par maladies et famines. Sommes-nous à la veille d’une deuxième Grande guerre africaine au Soudan ?
Le Soudan est un vaste pays dont l’histoire moderne est marquée par la colonisation, d’abord égyptienne puis britannique et les rivalités religieuses et culturelles. Le nord-est est peuplé d’arabo-musulmans tandis qu’au sud les populations sont chrétiennes et animistes. À la frontière de ces zones démographiques se trouvent des populations musulmanes non-arabes comme au Darfour. En 1956, le Soudan accède à l’indépendance mais rapidement, l’influence des militaires se renforce par différents coups d’État. En parallèle, les élites chrétiennes restent marginalisées de la vie politique de Khartoum, motivant une première guerre civile (1955-1972) qui va provoquer la mort de centaines de milliers de Soudanais, principalement des civils. La junte déploie tous les moyens pour conserver le Soudan du Sud, qui abrite la majorité des ressources en hydrocarbures du pays. Les rebelles déposent les armes après qu’une autonomie soit accordée au Soudan du Sud, mais les ressentiments contre le pouvoir central continuent. En 1983, de nouveaux combats dégénèrent en une seconde guerre civile.
Un tournant a lieu en 1989, lorsque Omar al-Bachir, un général des FAS, arrive au pouvoir grâce à un coup d’État. En effet, il met en place une politique islamiste qui accroît les tensions avec les rebelles, et avantage les populations arabes. Cela permet de sécuriser ses soutiens politiques intérieurs, et même d’accueillir Al-Qaïda et son chef Ben Laden dans les années 1990 (où il y planifiera le double attentat des ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998). En face, les rebelles Sud-Soudanais combattent sous la bannière du Mouvement de Libération Populaire Soudanais (SPLM) et de son chef chrétien John Garang. Le SPLM est soutenu par l’Éthiopie et l’Ouganda, qui connaissent eux aussi des guerres civiles où leurs rebelles utilisent l’anarchie au Soudan du Sud pour se réfugier et s’armer (à l’image de l’Armée de Libération du Seigneur, tristement connue pour son recrutement massif d’enfants-soldats).
Au-delà des constellations de milices locales, les premières dissensions factionnalistes touchent le SPLM. En effet, John Garang comme la plupart de ses lieutenants, appartient à l’ethnie majoritaire du Soudan du Sud, l’ethnie « Dinka ». L’autre ethnie présente est celle « Nuer », en conflit avec les Dinkas. Ainsi, Riek Machar, un Nuer appartenant au SPLM rentra en conflit contre John Garang avec une partie des autres Nuers du SPLM. Il participa à une épuration ethnique à la ville de Bor, où 2000 Dinkas furent massacrés.
Après une guerre qui fait au total près de deux millions de victimes sur plus de vingt ans, un accord de paix global est conclu en 2005 sous les auspices de l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement, une organisation internationale régionale Est-Africaine. L’accord prévoit une autonomie sur six ans, suivie d’un référendum d’autodétermination en 2011. L’application de la charia est suspendue. Sur l’épineuse question des hydrocarbures, dont le Soudan est dépendant de sa rente, il est prévu que les Sud-Soudanais occupent les champs pétrolifères tandis que le pétrole extrait transite via les pipelines soudanais jusqu’à Port-Soudan sur la côte. En échange, le Soudan du Sud doit payer d’importants droits de transit tout en gardant la souveraineté sur les ressources.
Avant l’accord de paix global de 2005, la région montagneuse et désertique du Darfour connaît un conflit communautaire d’un autre type, opposant les populations noires, sédentaires et tribales attachées à leurs terres et celles arabes, composées de nomades avantagés par al-Bachir. Des vagues de sécheresses et les migrations climatiques par lesquelles les communautés s’affrontent autour de conflits fonciers font escalader les tensions en guerre interne en 2003. Plus précisément, et comme ailleurs dans la frontière sud de la bande saharienne, les nomades vivant de l’élevage et ne pouvant plus rester dans les zones frappées par la sécheresse doivent installer leurs zones de pâturage sur les terres agricoles possédées par les fermiers sédentaires. L’étincelle se produit avec une attaque par le Mouvement de Libération du Soudan (SLM) contre El-Fasher, une des plus grandes villes de l’État. La politique contre-insurrectionnelle de al-Bachir est sans pitié, avec des opérations de nettoyage ethnique. Des milices formées par les arabes appelées « Janjawid » se font connaître par des opérations génocidaires ce qui motive l’émission de mandats d’arrêt internationaux par la Cour pénale internationale contre al-Bachir, pour entreprise génocidaire en 2009 et 2010. Un chef de guerre, Mohamed Hamdan Dagalo dit « Hemetti » rallie les Janjawid dans sa formation, les « Forces de Soutien Rapide » qui sont soutenues par le gouvernement.
En parallèle, le Soudan du Sud approuve l’indépendance à 99% à l’issue du référendum d’autodétermination de 2011. Le plus jeune État du monde est ruiné et en quasi-anarchie des suites de la guerre. Un Dinka, Salva Kiir (reconnaissable à son inséparable chapeau), est à la présidence du pays à la suite de la mort de Garang dans un crash d’hélicoptère en 2005. Conformément aux accords de paix, Riek Machar, le Nuer, obtient la vice-présidence. Après deux ans de tensions, le Soudan du Sud rentre une fois de plus en guerre civile ouverte lorsque Kiir suspecte Machar de fomenter un coup d’État. À ce moment, Machar mène la faction du SPLM-IO (En-opposition), contre le SPLM « classique » de Kiir. Les forces du SPLM restées au Soudan après l’indépendance fondent la faction nord, le SPLM-N, qui continue le combat contre al-Bachir en réclamant une meilleure représentativité des populations non-arabes.
L’Ouganda intervient en aide au président Sud-Soudanais, toujours par crainte de voir les mouvements rebelles ougandais se renforcer en exil dans l’anarchie du Soudan du Sud. Les combats sont systématiquement suivis de massacres ethniques : au total, 400 000 personnes perdent la vie et deux millions sont contraints de migrer. En 2018 une trêve est conclue et un gouvernement d’unité est formé en 2020 entre Kiir et Machar. Preuve de la complexité de la relation interethnique et de pouvoir, ce dernier est alors techniquement son ennemi de la veille, ami de l’avant-veille et ennemi de l’avant-avant-veille… La formation du gouvernement ne fait qu’ajourner le conflit sans traiter ses racines. Les Émirats Arabes Unis interviennent pour prendre en charge le coût des droits de transit du pétrole par les pipelines soudanais, ce qui leur confère une influence considérable dans ce pays en ruine où la corruption rend les responsables Sud-Soudanais incapables d’effectuer de tels paiements.
Au Darfour, Hemetti reçoit lui aussi ses financements des Émirats Arabes Unis, qui vassalisent de facto le groupe et en fait son unité d’intervention en Afrique. Ainsi, la milice prend part à la guerre civile yéménite où elle combat des Houthis et à la guerre civile libyenne aux côtés du Maréchal Haftar. À ce moment, ce qui était une milice locale devient de fait une multinationale militaire de presque 100 000 effectifs.
En 2019, al-Bachir est de plus en plus isolé politiquement, et finit par être renversé et arrêté par un coup d’État militaire. Dans une atmosphère de revendications libérales, la société civile se mobilise pour être représentée dans le conseil de transition démocratique instauré par les putschistes. Les communautés traditionnellement sous-représentées, comme les femmes, participent activement à la révolution. Malgré des incidents comme un massacre de manifestants par les FSR la même année, des élections sont prévues à la fin de la transition, tandis que le pays applique de moins en moins la charia, interdisant l’excision féminine et les peines de flagellations publiques.
Néanmoins, les espoirs de démocratisation s’envolent lorsque le président du conseil de transition, le général al-Burhane, aux côtés de Hemetti, lance un coup d’État en 2021. Il rétablit un régime de répression militaire. Cependant, les deux hommes n’arrivent pas à s’entendre sur le partage du pouvoir, ne recherchant par avidité qu’à maximiser leur contrôle sur les postes clés de la gouvernance.
Le 15 avril 2023, les FSR lancent une attaque coordonnée contre les installations des Forces Armées Soudanaises. Khartoum devient le centre des combats, tandis que Hemetti dirige les opérations depuis le Darfour avec l’aide des Émirats et que al-Burhane se réfugie à Port-Soudan. Les groupes indépendants comme le SPM au Darfour ou le SPLA-N combattent les deux groupes. Les combats deviennent rapidement confus tout en provoquant la « pire crise humanitaire du monde » selon l’ONU, en raison des insuffisances alimentaires de populations prises entre les deux feux. Une partie se réfugie au Soudan du Sud, qui est fortement déstabilisé faute d’infrastructure. Trente millions de personnes (soit les deux tiers de la population) dont 16 millions d’enfants auraient besoin d’une aide humanitaire selon l’UNICEF.
Le Groupe Wagner opère dans le pays aux côtés des FSR, afin de sécuriser les mines d’or du pays. Cette aide s’explique par la présence du groupe dans le pays depuis 2017, aux côtés des fameuses milices Janjawid au Darfour dont sont issues les troupes des FSR. L’autre enjeu est la sécurisation des concessions minières russes, attribuées en échange des services de la société militaire privée. En opposition, l’Ukraine aide al-Burhane, dans une translation du conflit ukrainien en Afrique. Après la mutinerie du groupe en juin 2023, la Russie semble toutefois s’approcher d’al-Burhane afin d’obtenir une base portuaire à Port-Soudan, et accentuer sa présence navale en Méditerranée. Cependant, ce n’est pas le seul antagonisme qui se déplace sur ces terres désolées : la Turquie a elle aussi un bail de 99 ans au port de Suakin (avec une certaine symbolique dans sa stratégie néo-ottomane, puisqu’il s’agit d’une ancienne base navale de la flotte ottomane en Mer Rouge). Cette concession doit être protégée des FSR, puisque les Émirats représentent un rival régional de la Turquie (comme en Libye).
La guerre conduit à des rapprochements improbables. Ainsi, l’Égypte a des intérêts économiques dans le pays et soutient les FAS, même si le rapprochement d’al-Burhane avec les anciennes élites islamistes de al-Bachir n’est idéologiquement pas compatible avec le régime militaire de al-Sisi. Le Tchad est quant à lui fortement vulnérable par les flux de réfugiés darfouriens, mais le président Déby a autorisé le transfert d’armements émiratis aux FSR, malgré les exactions passées des Janjawid contre l’ethnie Zaghawa (dont fait partie Déby) pendant la Guerre du Darfour.
Le rapport de force bascule petit à petit en faveur des FAS de al-Burhane, même si le SPLA-N a accepté de former une coalition avec les FSR. La prise de Khartoum en mars 2025 est importante, mais pas décisive, puisque Nyala, le bastion d’Hemetti situé au Darfour a été sécurisé.
La guerre faisant rage au nord, le Soudan du Sud est de plus en plus vulnérable à un déplacement du conflit. Les équilibres sociaux sont déstabilisés par les flux de réfugiés soudanais fuyant les combats. Récemment, l’état de santé du président Kiir est déclinant et l’influence des Émirats Arabes Unis croissante. Concrètement, la monarchie est le plus grand prêteur du Soudan du Sud, et permet la construction d’infrastructures, comme des hôpitaux qui auraient été utilisés par les FSR. Dans ce contexte, des combats se sont produits à Nasir (ancien bastion du SPLM-IO), près de la frontière avec le Soudan entre un groupe armé Nuer appelé « Armée Blanche » et les Forces de défense du Soudan du Sud. Ces dernières ont dû se replier tandis que l’Ouganda est intervenu par des frappes aériennes. Il faut rappeler que l’Ouganda soutient le gouvernement du Soudan du Sud, notamment via l’impétueux chef de l’Armée Ougandaise, le fils du président Yoweri Museveni.
Ces combats ravivent la guerre civile sud-soudanaise. Aussi, les principaux cadres du SPLM-IO ont été arrêtés ou assignés à résidence. Le vice-président Riek Machar, qui avait protesté contre la connivence entre le président et les Ougandais, et qui avait pactisé avec l’Armée Blanche Nuer pendant la guerre civile a lui aussi fait l’objet d’une assignation à résidence, le neutralisant de facto politiquement. La riposte du SPLM-IO ne s’est pas fait attendre, par la dénonciation de la dérive autoritaire du président Kiir et de la nullité des accords de paix de 2018 par les détentions. Il est aussi à noter que les élections législatives sont en permanence reportées depuis dix ans, ce qui favorise la radicalisation politique faute d’alternative démocratique.
Face à cette situation, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a averti que le pays était sur le point de plonger dans la guerre civile tandis que le représentant général de l’ONU Nicholas Haysom a affirmé que « [La situation] ne dévasterait pas seulement le Sud-Soudan, mais la région entière, qui ne peut simplement pas supporter une autre guerre ».
La diplomatie régionale se déploie en parallèle de la crise, notamment via le Kenya, qui occupe actuellement la présidence de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Pour rappel, son rôle de médiateur avait permis de désamorcer un temps les conflits en Somalie et en République Démocratique du Congo (par le déploiement de la Force Régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est au Kivu en novembre 2022). Le Soudan du Sud, qui a rejoint la communauté en 2016 pourrait bénéficier des efforts déployés par le Kenya.
Les États-Unis, et plus largement les Occidentaux sont désintéressés par le conflit, alors qu’ils disposent d’un levier d’influence considérable sur les ÉAU, qui pilotent à distance la guerre et les foyers conflictuels périphériques d’une part grâce à ses liens avec des acteurs armés non-étatiques et d’autre part son influence économique dans une région défavorisée. Le choix de l’administration Trump de couper les financements de l’USAID entraîne déjà des conséquences humanitaires délétères. Quant à la France, elle n’a tout simplement plus les moyens d’intervenir après les départs de la plupart des éléments militaires français en Afrique (sauf au Gabon et à Djibouti, ce qui dénote plus une volonté de contrôle des espaces maritimes que d’interventions au cœur de l’Afrique). Enfin, les démocraties ne veulent pas choisir un camp, l’un étant représenté par un général autoritaire putschiste et l’autre par un seigneur de la guerre génocidaire.
En résumé, la situation au Soudan et au Soudan du Sud reste extrêmement volatile. La multiplicité des groupes armés, nourris par des rivalités religieuses, ethniques et tribales, rend la compréhension du conflit difficile. Cependant, certains acteurs, comme les Émirats Arabes Unis ou l’Ouganda tirent profit de la situation pour augmenter leur influence dans la région, même si cela passe par la mobilisation d’autres proxies qui pourraient internationaliser le conflit. D’autres États voisins, comme le Tchad ou l’Éthiopie se retrouvent à choisir un camp pour éviter une déstabilisation régionale qui pourrait renforcer des groupes armés sur leur sol. Rares sont les puissances cherchant l’apaisement par la négociation, qui est principalement mise en œuvre par des organisations internationales régionales. La disposition géopolitique semble échapper aux puissances occidentales, qui se retrouvent à endosser un rôle humanitaire insuffisant et détourné par les belligérants. La situation est proche d’être hors de contrôle.
Avant tout, il faut rappeler que la deuxième guerre du Congo était plus le chaînon central articulant plusieurs autres conflits parallèles (guerre civile en Angola, insurrection au Tchad et en Ouganda, l’après-génocide au Rwanda). Ces guerres étaient aussi attisées par les ambitions régionales de certains pouvoirs autoritaires (panafricanisme de Kadhafi, dictature de Mugabe), et ne constituent donc pas une seule grande guerre classique opposant deux camps. À cela s’est ajouté un catalyseur : une Afrique connaissant un vide de pouvoir inédit par la chute de l’Union Soviétique, la fin des interventions étrangères voulue par Clinton et une Françafrique entamant son long déclin, notamment après la passivité française lors du Génocide Tutsi.
La situation actuelle est donc similaire en ce que de multiples conflits commencent à saturer la région : insurrection en Éthiopie, en Somalie, au Sahel, guerre civile au Soudan, en RDC et en Libye ainsi que des tensions au Soudan du Sud. Cependant, la région n’est pas vide de pouvoir extérieur, bien au contraire : l’influence émiratie est, on l’a vu, omniprésente, la Turquie multiplie ses interventions et ses emprises dans la région, l’Ouganda est à la croisée des guerres au Congo et au Soudan, les organisations internationales africaines pilotées par des démocraties sont sur le qui-vive, Israël guette toute déstabilisation sur les rives de la Mer Rouge. A priori, ce sont des puissances régionales périphériques qui exercent l’influence, tandis que les grandes puissances restent à l’écart : l’AFRICOM américain est délaissé, la Russie peine à se remettre de la perte de son avant-poste syrien en mer chaude, la France se lance à corps perdu dans la consécration de son rêve d’autonomie stratégique européenne et seule la Chine, par son immense poids économique des investissements passés, compte aux yeux des Africains. La situation révèle une fois de plus tragiquement la fracture « West versus the Rest ».
Un autre changement récent pourrait modifier davantage les rapports de force : l’érosion du droit international. Les récents raids aériens israéliens au Moyen-Orient et les violations des espaces aériens par la Russie en Europe de l’Est contribuent à lever un tabou sur l’utilisation de la force armée par les armées officielles, sans même recourir à des moyens permettant un déni plausible. Dès lors, il est envisageable qu’une puissance périphérique intervienne directement dans les conflits si ses proxies se retrouvent en difficulté, voire attaque délibérément un compétiteur autour de ce même conflit par un raid sur ses capacités de projection et d’approvisionnement. L’attaque de drones vraisemblablement d’origine émiratie sur Port-Soudan (donc contre les FAS) en mai 2025 est un bon exemple de ce à quoi pourrait ressembler de telles interventions. Il faut par ailleurs ajouter que la dronisation permet de réduire les coûts de réalisation de raids surtout sur un continent où les services de renseignement et les forces aériennes sont atrophiées par des contraintes budgétaires.
S’il est certain que les éléments sont réunis pour que les différents conflits se combinent en une poudrière géante, la seule incertitude concerne les nombreux et complexes réseaux d’alliances dirigées par des puissances médianes : sauront-ils dissuader toute escalade ou au contraire les précipiter et allumer la mèche ?
Pinaud, Clémence. “South Sudan Is Returning to War.” Foreign Policy, April 1, 2025. https://foreignpolicy.com/2025/04/01/south-sudan-machar-kiir-uganda-civil-war-united-nations/.
Boniface, Pascal, dir. Atlas des crises et des conflits. 6e éd. Paris: Armand Colin, 2024.
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